Accueil > Actualités > Environnement > Appel à projets « Recyclage, Recyclabilité et Reincorporation des matériaux » : les lauréats « Recyclage de batteries »
Les lauréats « Recyclage de batteries » de l’appel à projets France 2030 « Recyclage, Recyclabilité et Reincorporation des matériaux » ont été dévoilés lors d’un déplacement dans le Bas-Rhin de Roland Lescure, ce lundi 13 février.
950 M€ d’investissements
L’appel à projets « Métaux Critiques » de France 2030 a déjà soutenu trois projets de recyclage de terres rares et métaux, annoncés le 24 novembre 2022 par les ministres Bruno Le Maire, Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure. L’appel à projets « Recyclage, Recyclabilité et Reincorporation des matériaux » de France 2030 soutient quant à lui deux nouveaux projets, spécifiquement orientés sur la chaîne de valeur des batteries, en lien avec la filière automobile. Les deux projets lauréats sont soutenus à hauteur de 30 millions d’euros, en complément de soutiens déjà obtenus dans le cadre de France Relance.
Véolia/Solvay pour le recyclage des batteries
Le projet de recyclage de batteries de l’alliance Veolia/Solvay/Renault vise la construction d’une unité de traitement de 10kt/an en 2023 suivi d’un deuxième déploiement trois fois plus important en 2028. Solvay et Veolia ont des compétences complémentaires : ce dernier apporte son savoir-faire sur la réduction des batteries en black mass et Solvay sa maitrise du procédé hydrométallurgique. Le projet va bénéficier d’un soutien pour la mise en place d’un démonstrateur hydrométallurgie traitant l’équivalent de 4 à 7kt de blackmass.
Mecaware/Verkor pour le recyclage de scraps de batteries
Le projet ScrapCO2MET vise la construction d’une unité industrielle de recyclage des rebuts (scraps) de production de Gigafactory et de réincorporation des métaux dans la chaîne de valeur. Il se démarque par le fait de cibler exclusivement les rebuts de production, alors que la plupart des autres projets portent sur un mix de rebuts de production et de batteries lithium-ion en fin de vie, et par son implantation « in situ » dans la Gigafactory de Verkor à Dunkerque. Afin d’accompagner le développement des briques technologiques du procédé, une ligne pilote d’une capacité de 50 à 100 t/an sera d’abord installée sur le site R&D de Verkor à Grenoble. En cas de validation du procédé, une première ligne industrielle sera déployée sur la Gigafactory de Verkor à Dunkerque avec une capacité de traitement de 6 000 à 8 000 tonnes de rebuts par an.
Retrouver l’indépendance énergétique
Suite aux crises d’approvisionnement récurrentes au cours de la dernière décennie, depuis l’embargo chinois de 2010 sur les terres rares jusqu’aux sanctions prises dans le cadre de la guerre en Ukraine, l’approvisionnement en matériaux est devenu stratégique pour l’industrie française. En particulier, les technologies de la transition écologique font largement appel à des métaux dits critiques, dont l’approvisionnement est largement concentré hors d’Europe. Ainsi, la France et l’Europe sont aujourd’hui dépendantes à 100% d’approvisionnements extérieurs pour leur utilisation de lithium et de cobalt, matériaux clés des batteries automobiles, dont la demande pourrait être multipliée par 40 en vingt ans. Par exemple, le lithium est aujourd’hui produit à 44 % au Chili, à 39 % en Chine et à 13% en Argentine.
La réduction de cette dépendance est un impératif. Elle passe par la recherche de partenariats internationaux, par l’optimisation des ressources disponibles sur le territoire national, et par l’amélioration du système productif. Avec France 2030, le gouvernement fait de la sécurisation de l’accès aux matières première un levier stratégique en y consacrant 2,9 milliards d’euros.