FEDEREC Plastiques alerte sur la réduction de la demande en matières plastiques recyclées et sur la baisse inattendue des taux d’incorporation de MPiR, au profit d’un recours accru, aux matières plastiques vierges dont les cours ne cessent de baisser.
Le premier semestre 2023 est marqué par un retrait majeur et généralisé de la demande en matières plastiques recyclées sur l’ensemble des secteurs. S’il est vrai que l’activité économique connait globalement un fort ralentissement, FEDEREC Plastiques s’inquiète d’une baisse forte et soudaine de la demande des plastiques recyclés dans tous les secteurs utilisateurs et pour tous les polymères.
Sur 12 mois, FEDEREC Plastiques relève ainsi des baisses de prix drastiques, de l’ordre de plusieurs centaines d’euros pour les PET et PEHD issus de la collecte sélective, tout comme pour les déchets plastiques de l’industrie (PEBD, PEHD, PP, PS, PVC, plastiques techniques). La baisse s’accélère sur les 3 derniers mois.
Le phénomène est particulièrement marqué dans le secteur de l’emballage. Force est de constater que les metteurs en marché ont, contrairement à leurs engagements des dernières années, décidé pour des raisons économiques, de réduire drastiquement leurs introductions de plastiques recyclés dans la fabrication de leurs emballages.
Cela est d’autant plus frappant pour le PET, pourtant réputé protégé par les obligations d’incorporation de PET recyclé qui entrent en vigueur en 2025. Rappelons que le recyclage de bouteilles en PET s’opère majoritairement en boucle fermée « bottle to bottle », « la bouteille redevient bouteille ».
Il est donc très préoccupant de voir que le prix du PET vierge pétro-sourcé a baissé de l’ordre d’un tiers, soit 600 €/t au cours de l’année écoulée tandis que les prix du PET recyclé en collecte sélective baissaient de 700 €/t pour le PET clair et de 240 €/t pour le PET coloré sur la même période.
Entre mai 2022 et mai 2023, les principaux plastiques vierges petro-sourcés ont enregistré une baisse de prix de l’ordre de -25% à -40% en fonction des polymères.
Le mécanisme à l’œuvre est bien connu : la forte baisse des prix des plastiques vierges entrainée par des importations à bas prix, conduit les industriels à se reporter rapidement sur ces dernières, aux dépends des MPiR, produites en France. Ce mécanisme est accentué en 2023 par l’inflation et les coûts de l’énergie vertigineux.