Vous pensiez que le papier était néfaste pour l’environnement ? La réalité est un peu plus complexe que cela, en particulier face au numérique. Explications.
Pendant longtemps opposé au numérique, le papier a subi une véritable chasse aux sorcières avec l’avènement d’internet. Pourtant, face au changement climatique, il dispose d’arguments indéniables. Voici donc 2 idées reçues à s’ôter de la tête pour mieux comprendre les enjeux de l’usage du papier face au numérique.
Produire du papier détruit les forêts
Faux. Si le papier est bien fabriqué à partir des fibres du bois, il a aujourd’hui un impact très faible sur les forêts. D’ailleurs, en France, la superficie de celle-ci a augmenté de 20% en 40 ans. La raison ? Le papier est, aujourd’hui, le star du recyclage. En Europe, on estime que 69% des papiers et cartons consommés sont issus du recyclage. Une fois que les fibres ont atteint leur nombre maximal d’utilisations (5 à 7), elles sont ensuite utilisées comme biocarburant, par exemple dans les chaudières à biomasse. Pour faciliter l’identification et mettre en avant les entreprises qui privilégient le recyclage et la gestion durable des forêts, plusieurs labels et certifications ont été créées. La certification PEFC, créée en 1999, permet d’avoir la garantie que le papier utilisé est issu de forêts gérées de manière durable. Le label Imprim’Vert est, lui, décerné aux entreprises qui favorisent des pratiques respectueuses de l’environnement comme le recyclage, un usage raisonné de l’énergie, ou encore l’utilisation de produits moins toxiques.
Utiliser internet est plus écologique qu’utiliser du papier
C’est plus compliqué que ça.. Selon une étude de l’ADEME sortie en 2011, consulter un email de 1 Mo à l’écran est plus écologique que de l’imprimer.. Si le temps de lecture est inférieur à 3 minutes et 24 secondes ! Passée cette durée, il devient plus avantageux d’imprimer le document en recto verso et noir et blanc. Et ce n’est pas tout. Si un email est moins émetteur de CO2 qu’un courrier papier, son stockage sur un serveur entraîne une consommation d’énergie. De la même manière, la facilité d’utilisation des emails à conduit à une véritable explosion de leur utilisation. De ce fait, l’ensemble des serveurs dans le monde produisent près de 2% des émissions de CO2. A l’échelle d’un logement, un ordinateur génère 485 kg de CO2, contre 14 kg pour le courrier reçu. De manière générale, il convient donc de préférer l’impression d’un document que l’on souhaite consulter pendant longtemps, ou sur lequel on souhaite fréquemment revenir. Enfin, rien de tel, pour l’environnement, que de faire du tri dans sa boîte mail pour limiter ses émissions de CO2 !