Face à cette crise, Federrec a sollicité depuis six mois, le soutien de l’éco-organisme Refashion conformément à la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) qui lui incombe. Ces efforts ont permis de débloquer un soutien rétroactif essentiel de 6 millions d’euros pour les textiles triés en 2024, ayant pour objectif de maintenir l’activité des opérateurs de collecte, de tri et de valorisation, et de limiter les arrêts de collecte. Ce soutien ne représente cependant que la moitié du soutien nécessaire pour maintenir l’équilibre de la filière.
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Federrec soutient donc la Proposition de Loi anti fast-fashion, dont le manque d’application génère des difficultés croissantes pour la valorisation de l’ensemble des textiles mis sur le marché. Les opérateurs saluent néanmoins l’intérêt de Refashion pour le recyclage : son rôle économique est déterminant pour améliorer leurs capacités industrielles dans ce domaine.
Les perspectives
Malgré la crise, les résultats sont encourageants : 90% des collectes sont maintenues avec moins de 10% des collectes ralenties ou suspendues en l’absence de débouchés. Cela démontre la résilience et l’engagement des acteurs de la filière. Cependant, des incertitudes persistent au niveau du tri, car les prix de vente restent stagnants, ce qui menace d’entraîner une augmentation des coûts nets associés au tri des textiles.
Derrière la collecte, le développement des filières de recyclage nécessite un travail considérable de structuration qui va prendre plusieurs années : création de nouvelles capacités de tri, investissement dans des nouvelles technologies, engagements de nouveaux acteurs dans la reprise des matériaux textiles recyclés.
Il s’agit de repenser le modèle économique et industriel, en tirant parti des forces de la filière existante (avec un taux élevé de réutilisation) et en prenant en compte la dynamique des filières qui se mettent en place dans les pays voisins.