Spécialiste de l’ingénierie des procédés, Marco Mazzotti a enseigné à l’ETH Zurich pendant plus de 27 ans, avec une expertise particulière dans le développement des technologies de captage et de stockage du CO₂. Il a été auteur principal du Rapport spécial du GIEC sur le CCS, président de l’International Adsorption Society et président du conseil du Centre des sciences de l’énergie de l’ETH Zurich. Son travail a contribué aux recherches du GIEC récompensées par le Prix Nobel de la Paix en 2007. Il a également reçu un doctorat honorifique de l’université Otto von Guericke de Magdebourg en 2014 ainsi que le prix CCS décerné par SINTEF et NTNU en 2021. Il est l’auteur de plus de 450 publications scientifiques et a encadré plus de 60 doctorants.
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Marco Mazzotti ajoute : « La lutte contre le changement climatique est loin d’être gagnée, et plus nous attendons, plus le coût de l’inaction sera élevé. Les technologies climatiques ont amorcé un mouvement, mais nous devons accélérer leur déploiement et lever les freins politiques, sociaux et technologiques. Je rejoins neustark pour contribuer à cet élan et aider à faire du stockage permanent du CO₂ une solution à grande échelle. »
Capturer et stocker durablement le CO₂
Neustark ambitionne d’avoir un impact climatique à grande échelle en stockant le CO₂ résiduel de manière durable. L’élimination permanente du carbone désigne les processus qui extraient le CO₂ de l’atmosphère et le stockent pour plusieurs siècles (conformément aux définitions de l’UE et du GIEC). Atteindre un équilibre net zéro implique de compenser les émissions résiduelles incompressibles issues des combustibles fossiles par une élimination définitive.
Le stockage du carbone peut se faire en liant le CO₂ à des matériaux comme les déchets issus de la démolition de bâtiments. C’est précisément l’expertise de neustark, qui utilise la minéralisation accélérée des déchets minéraux pour fixer durablement le CO₂. L’entreprise exploite actuellement 31 sites de captage et de stockage en Europe et continue d’étendre sa solution en captant le CO₂ directement à la source pour le stocker localement dans le béton de démolition et les scories.
Le CO₂ peut aussi être stocké sous terre grâce au stockage géologique, un domaine que neustark explore activement. L’entreprise a joué un rôle clé dans DemoUpCARMA (Demonstration and Upscaling of Carbon Dioxide Management Solutions for a Net-Zero Switzerland), un projet de recherche dirigé par l’ETH Zurich sous Marco Mazzotti qui a évalué la faisabilité économique et politique du captage du CO₂ en Suisse et de son transport vers l’Islande pour un stockage souterrain. Neustark a également remporté plusieurs projets de stockage en sous-sol, notamment pour la Climate Cent Foundation, où elle stocke 16 500 tonnes de CO₂ dans des déchets minéraux et 13 000 tonnes par stockage géologique. Pour la ville de Zurich, qui vise la neutralité carbone d’ici 2040, neustark stockera 25 000 tonnes de CO₂ biogénique issu de l’incinération des boues d’épuration, à la fois dans des matériaux de construction et sous terre.
Stocker le CO₂ sous terre – localement et à distance
Johannes Tiefenthaler précise : « Le stockage souterrain du CO₂ a un potentiel immense pour nous aider à atteindre nos objectifs climatiques. Spécialistes du captage et du stockage durable du CO₂ par minéralisation, nous voulons contribuer à l’exploration de cette solution, tout en poursuivant l’extension de notre modèle avec les recycleurs pour fixer le CO₂ résiduel dans les déchets de construction. »
Marco Mazzotti ajoute : « Dans certaines régions comme les pays nordiques, le stockage souterrain du CO₂ est déjà une réalité, même si les capacités restent limitées. Cela implique aujourd’hui de transporter le CO₂ sur de longues distances pour son stockage. Au-delà de la recherche de solutions viables pour capturer, transporter et stocker le CO₂ à distance, nous devons aussi explorer les opportunités locales de stockage géologique en Suisse, France et d’autres pays. »
En Suisse, Neustark est partenaire du projet pilote CITru (Carbon Injection in Trüllikon), lancé en 2024, qui vise à tester l’injection de CO₂ dans un ancien forage situé près de Zurich pour évaluer la faisabilité du stockage local.