Suite à la publication hier des résultats 2015 du groupe Colas (pour rappel, un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros, en recul de 3,5% par rapport à 2014), retour sur ses faits marquants de l’année écoulée et sur ses perspectives pour l’année à venir.
Incontestablement, les travaux routiers ont été à la peine en 2015 dans l’Hexagone : Colas n’a réalisé que 4 Mds€ de chiffre d’affaires sur ce segment, soit un recul de 11% en comparaison à 2014, recul qui s’explique principalement par la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales et par un enchaînement défavorable d’échéances électorales. « Certains marchés importants ont tout de même été décrochés à l’international, comme les contrats pluriannuels d’entretien du réseau routier et autoroutier au Royaume-Uni », explique Hervé Le Bouc, PDG de Colas. « De même, nous performons toujours autant en Amérique du Nord, avec un chiffre d’affaires de 2,7 Mds€, soit une hausse de 8%, particulièrement palpable dans une grande partie des provinces canadiennes. »
Le ferroviaire à la pointe
Au niveau des spécialités, le ferroviaire avec Colas Rail progresse de 12%, à 1 Md€, pendant que les réseaux (SPAC) engrangent 196 M€, soit +1%. La branche étanchéité, avec SMAC, termine à 594 M€, accusant une baisse de 2%. L’activité sécurité/signalisation routière cède 1%, à 310 M€. Le ferroviaire profite de marchés bien orientés en France comme au Royaume-Uni, avec la rénovation et la maintenance d’infrastructures, à l’instar du RER A. « En outre, il est important de noter que Colas a acté l’arrêt de son activité production et vente de produits raffinés depuis fin décembre 2015 en raison de pertes trop conséquentes. La raffinerie de Dunkerque est maintenue en l’état dans l’attente d’un repreneur ou de la conclusion d’un plan social », ajoute Hervé Le Bouc.
Un carnet de commandes rempli…à l’international
Pour 2016, le groupe Colas mise sur la réalisation de plusieurs grands contrats décrochés en 2015, comme ceux mentionnés plus haut au Royaume-Uni et en Amérique du Nord. Il n’empêche que, même si le carnet de commandes à l’international et l’outre-mer atteint à fin décembre 2015 les 4,3 Mds€ (+4% par rapport à 2014), celui de la métropole dégringole de 11%, à 2,7 Mds€. « Nous estimons qu’un point bas pourrait être atteint en 2016 dans l’activité routes en France », prévient Hervé Le Bouc. « En revanche, l’activité routes à l’international devrait bien se porter, pendant que le ferroviaire continuera sa croissance et que les autres spécialités stagneront plus ou moins. Plus globalement, nous poursuivrons par conséquent le développement de nos 2 axes stratégiques, c’est-à-dire l’internationalisation de notre activité et la croissance du ferroviaire. Il est clair que nous disposons des moyens financiers mais aussi humains pour cela. »
Le mot d’ordre sera donc la remobilisation et la recentralisation des effectifs, avec en ligne de mire l’adaptation à de nouvelles méthodes de travail, visant par exemple à centraliser la gestion de données à l’échelle régionale – des annonces devraient prochainement être faites. Quant à la fameuse route solaire WattWay, Hervé Le Bouc précise : « Notre objectif est pour l’heure d’affiner et de fiabiliser le produit avant de lancer un process d’industrialisation. Mais en 2016, nous devrions tout de même traiter 150 chantiers expérimentaux et variés à travers le monde, allant de 20 à 100 m², pour adapter la WattWay à différentes conditions. Les choses se présentent plutôt bien : depuis sa présentation, nous avons déjà reçu plus de 1 000 demandes à travers le monde ! Et la France n’est pas la dernière à être intéressée ! ».
