Dans le cadre de la programmation d’investissements dans les infrastructures, les priorités du gouvernement ne satisfont pas. En effet, les 27,7 milliards d’euros annoncés sur dix ans sont inférieurs au budget présenté dans le scénario 2 du rapport du COI (Conseil d’orientation des infrastructures) de cet hiver.
Dans son rapport remis en février, le COI avaient imaginé trois scénarios d’investissements dans les infrastructures, pour les vingt prochaines années, en fonction des moyens consentis par l’Etat. Il allouait ainsi, par an, soit 2,4 milliards d’euros (le niveau actuel), soit 3 milliards ou plus ambitieux 4 milliards d’euros.
Comme annoncé hier par la ministre des transports, Elisabeth Borne, le gouvernement a prévu d’investir, d’ici à 2022, 13,4 milliards d’euros. Bien qu’en hausse de 40% par rapport au budget accordé lors du précédent quinquennat, ce montant apparaît inférieur de 5,1 milliards d’euros à ce qui permettrait de réaliser les projets prévus.
De 2023 à 2027, il engagera également 14,3 milliards d’euros supplémentaires. Ce qui amène à 27,7 milliards d’euros le montant total consacré aux infrastructures de transports (voies ferrées, routes et équipements) pour les dix prochaines années.
D’après Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, également membre du COI, il manquerait 1,5 milliards d’euros pour que les objectifs du gouvernement soient tenus. Préférant le scénario 2, il déclare : « Cette différence de budget ne permettra pas d’apporter de réponse suffisante à l’état dramatique du réseau ferroviaire et à l’évolution inquiétante du réseau routier et ce malgré l’actualité récente et la sonnette d’alarme tirée par le Sénat en mars 2017. »
Dans le détail, 880 millions d’euros par an pendant dix ans, serviront à financer les travaux d’entretien et de réfection du réseau routier national non concédé. 2,6 milliards d’euros sur dix ans permettront de désaturer les nœuds ferroviaires. Le budget restant sera réparti comme suit : 1 milliard pour l’accélération du désenclavement routier des villes moyennes et territoires ruraux, 1,2 milliard pour les transports en commun et les mobilités propres et 2,3 milliards pour le fret ferroviaire.