Une étude de l’OPPBTP portant sur l’hygiène sur les chantiers révèle que des progrès sont encore à réaliser. En effet, 11% des entreprises et 20% des TPE déclarent encore ne rien mettre en place sur leurs chantiers.
Du 9 octobre au 20 novembre 2023, l’OPPBTP a mené une vaste campagne pour promouvoir l’amélioration de l’hygiène sur les chantiers dans le secteur du BTP, en partenariat avec la Direction Générale du Travail, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, les Services de Prévention de Santé au Travail du BTP et interprofessionnel et l’ACIM-DLR/SUM. La campagne a permis de promouvoir les bonnes pratiques d’une part, et de mener un diagnostic sur le terrain d’autre part.
Au terme de la campagne, l’OPPBTP a réalisé une étude Viavoice afin de mesurer son impact concret sur les entreprises du secteur. Le panel était représentatif, avec 4 934 entreprises interrogées, principalement des entreprises de gros œuvre (34 %), mais aussi une grosse part de seconde œuvre (22 %) et des entreprises de charpente et couverture (25 %). La majorité des entreprises était de moins de 50 salariés (81 %), et plus de la moitié avait moins de 10 employés.
Si la campagne a été accueillie avec intérêt par les entreprises (83 % des entreprises interrogées se disent intéressées par le sujet), le diagnostic révèle des pistes d’amélioration nécessaires au regard des 11 % d’entreprises qui déclarent ne rien mettre en place sur leurs chantiers, allant jusqu’ à 20 % pour les TPE. Or, l’accès à l’eau ou aux toilettes sont des enjeux majeurs de santé au travail, d’attractivité et de performance du secteur BTP.
Les retours d’expérience et les témoignages permettent d’identifier de nombreux sujets d’amélioration afin de faire progresser les installations sur les bases vie, mieux anticiper leur organisation en amont des chantiers et surtout, optimiser nettement leur entretien lorsqu’elles sont présentes. Actuellement, 46 % des locaux sont entretenus de façon insuffisante, ce qui signifie qu’ils sont nettoyés une fois par semaine. Si entre 80 et 98 % des interrogés affirment disposer d’un point d’eau, concrètement, entre 24 à 27 % affirment aussi recourir au « Système D », c’est-à-dire utiliser de l’eau en jerrican ou de l’eau du système public, voire, pas d’eau du tout. 44 % des chantiers ne disposent pas de douche, alors que l’exposition à des polluants a été identifiée. Lorsqu’elles sont présentes, 33 % sont non-entretenues ou non-utilisables.
Dans deux tiers des cas, les vêtements de protection sont lavés à la maison, alors que 80 % des chantiers sont considérés comme polluants par les employeurs, ce qui présente un risque de contamination, y compris pour l’entourage familial. Entre 15 et 29 % des repas sont pris dans les véhicules, des chiffres qui montent à 33 % sur les activités de travaux publics, et à 47 % pour les chantiers courts. Une meilleure planification de la conception des bases vie, qui intègrerait l’hygiène dès le début des travaux, assurerait des installations en place et fonctionnelles dès le démarrage.