Cyclomedia dévoile son Index de la Sécurité Routière en Europe, conclusions d’une étude annuelle réalisée auprès des habitants de 32 métropoles européennes, dont Paris, et pour la première fois, Marseille, qui révèle des infrastructures routières en piteux état.
En ce qui concerne la circulation, Tallinn (Estonie), Saragosse (Espagne) et Helsinki (Finlande) sont considérées comme les villes les plus sûres par leurs habitants. Athènes (Grèce), Rome (Italie) et Milan (Italie) sont considérées comme les villes les moins sûres. Les deux villes françaises étudiées, Paris et Marseille, se classent parmi les villes européennes où le sentiment de sécurité est le plus faible : 39 % des Parisiens et 51 % des Marseillais expriment un sentiment d’insécurité ou de forte insécurité vis-à-vis de la circulation dans leur ville.
Première illustration de ce sentiment d’insécurité : la peur des accidents. C’est à Rome que s’exprime le plus clairement cette crainte, puis à Athènes et Paris. 47 % des Parisiens expriment la crainte d’utiliser les routes au regard des risques d’accidents. La qualité des routes s’affirme comme le premier critère justifiant cette crainte. À Marseille, 67 % des habitants interrogés estiment que la mauvaise qualité des routes crée des situations dangereuses, un sentiment partagé par 59% des Parisiens. Comparativement, Rome est perçue comme ayant les routes en plus mauvais état, tandis que Vienne est considérée comme la ville disposant des meilleures infrastructures routières.
Le partage de l’espace urbain, une priorité claire
Priorité numéro un en France (globalement partagée dans le reste de l’Europe) : une meilleure séparation des voies de circulation entre les voitures, vélos, bus, trams, etc. À Marseille, 60 % des habitants considèrent ainsi ce chantier prioritaire, un avis partagé par 52 % des Parisiens. Deuxième priorité en France : l’amélioration des pistes cyclables pour 33 % des habitants à Marseille et à Paris. 65 % des Marseillais et 50 % des Parisiens trouvent en effet leurs pistes cyclables peu sûres. Si Paris et Marseille s’accordent sur les deux premiers axes d’amélioration, le dernier chantier prioritaire du podium diffère entre les deux villes. Les Marseillais plébiscitent un meilleur marquage au sol (30 %), les Parisiens soulignent l’importance de maintenir les efforts en matière de limitation de la vitesse (29 %).
La transition freinée par le manque d’infrastructures
En France, l’adoption des véhicules électriques reste difficile en raison du manque de points de chargement. Ce sentiment est particulièrement partagé à Marseille, où 68% des interrogés considèrent le manque d’infrastructures comme un frein, un avis partagé par 59% des Parisiens.
Le défi urgent de l’accessibilité
Des améliorations sont nécessaires pour faciliter les déplacements des personnes handicapées. À Paris, 81 % et à Marseille, 80 % des résidents estiment que les routes et trottoirs ne sont pas suffisamment aménagés pour la mobilité des personnes handicapées.
Méthodologie
L’étude sur la sécurité routière menée par Cyclomedia a été réalisée dans 39 villes européennes entre le 30 mai et le 30 juin 2024. Un échantillon représentatif de 11 982 répondants a été interrogé, avec des questions spécifiquement orientées sur les pratiques et perceptions en matière de sécurité routière dans ces villes. Les résultats obtenus ont été analysés en tenant compte du contexte spécifique des villes étudiées et de la période de collecte des données.