Face à l’inflexion des grands projets régionaux et l’émergence d’un nouveau marché basé sur la régénération du réseau, le salon Sifer se pose comme la plaque tournante d’un nouveau dialogue associant cette année filières ferroviaire, aéronautique et aérospatiale. L’édition 2017 misera sur ce rapprochement qui laisse entrevoir de véritables opportunités technologiques et numériques.

2016 se clôture sur une activité ferroviaire soutenue. Le marché a en effet conjugué un niveau élevé d’achèvement de lignes nouvelles – quatre Lignes à Grandes Vitesse (LGV) entreront en service en 2017 (Bretagne-Pays de Loire, Sud Europe Atlantique, Contournement Nîmes Montpellier et LGV Est) – avec un important programme de renouvellement de 2,5 milliards d’euros. « En somme, une période de croissance, plus que de stagnation », résume Jean-Pierre Audoux, délégué général de la FIF (Fédération des industries ferroviaires). À compter de 2017, les entreprises devront démontrer la capacité à passer d’une activité stimulée par la construction de LGV au défi de la modernisation. Avec des investissements de l’ordre de 3 milliards d’euros pour la régénération du réseau et le plan de modernisation que s’apprête à engager SNCF Réseau, le marché et les priorités changent. « Et si les entreprises ferroviaires françaises saisissent l’opportunité, on verra le niveau d’activité augmenter de 25 % à 30 % à l’horizon 2018 », souligne Jean-Pierre Audoux. « Cela passe par la conclusion de contrats en conception-réalisation-maintenance : des partenariats industriels qui permettront à la fois de réduire les coûts et la durée des chantiers ». Impossible aussi de passer à côté des leviers de croissance que sont la remise à neuf des appareils de voie obsolètes, la mise en place de postes d’aiguillage ou d’une signalisation informatisés. Autant de boosters pour l’innovation qu’exploitera Sifer 2017.

Transfert de technologies

Les perspectives semblent bonnes donc. Une tendance que semble confirmer le nombre d’inscriptions pour Sifer 2017. À 5 mois du salon, l’espace réservé atteint presque déjà le niveau de l’édition de 2015 et dès la fin novembre, plus de 70 entreprises (françaises et étrangères) étaient déjà confirmées. Un intérêt que devrait encore attiser le partenariat noué cette année avec le CNES (Centre national d’études spatiales), pour la première fois partenaire officiel du salon. « Cette annonce fait suite à l’accord conclu cette année entre SNCF et le CNES visant à développer les opportunités en matière de modernisation du système de contrôle-commande, de connectivité à très haut débit, d’optimisation de la sécurité du réseau, de l’imagerie radar etc. Plusieurs entreprises aéronautique et aérospatiales ont d’ailleurs d’ores et déjà réservé un stand », indique Stephen Brooks, président de Mack Brooks Exhibitions, organisateur de Sifer.

L’export au centre des stratégies

En 2015, le Sifer avait réuni 4 900 professionnels du secteur en provenance de 40 pays et les visiteurs internationaux avaient représenté 17 % du total. 430 exposants, originaires de 22 pays, avaient répondu présent. « Notre objectif est de continuer à bâtir sur ce succès et de créer pour nos exposants un environnement propice à la rencontre avec des décideurs clés. Attirer les visiteurs étrangers est également un objectif important car beaucoup de nos exposants cherchent à exporter », relève Stephen Brooks. Pour ce faire, l’organisateur s’appuiera notamment sur la participation de l’Agence européenne des chemins de fer, et de l’Unife qui représente les fournisseurs au niveau européen. Pas question toutefois de négliger le marché domestique. « Nous travaillons en étroite collaboration avec la filière en France, notamment par l’intermédiaire de nos partenaires SNCF et Fer de France qui regroupent les principaux organismes industriels pour promouvoir la technologie ferroviaire française tant au niveau national que mondial, mais aussi l’organisme de regroupement des entreprises ferroviaires françaises, la FIF. Sifer est aussi fortement soutenu par les régions françaises avec une forte concentration d’entreprises d’approvisionnement ferroviaire ».

L’infrastructure se taille la part du lion

Comme en 2015, le secteur de l’infrastructure ferroviaire a son importance. Identifié comme un marché en croissance dans l’Hexagone, il concerne la construction de nouvelles lignes mais aussi l’entretien constant des réseaux grandes lignes et urbains. Nombre d’entre eux font l’objet de projets de modernisation pour satisfaire les normes contemporaines. « Cela engendre de nombreuses opportunités d’affaires pour les fournisseurs de produits, d’équipements et de services d’infrastructure. Sifer l’a toujours reconnu. Au salon 2017, l’espace infrastructure, spécifiquement dédié aux entreprises desservant ce marché, occupera de nouveau une grande partie de l’espace d’exposition », révèle Stephen Brooks. De retour dans cette zone, les voies de démonstration permettront à nouveau aux exposants de présenter leurs équipements sur voies et véhicules dans un cadre authentique.