Encore au stade de l’appel d’offres, le projet de la future ligne de tramway T9 entre Paris et Orly fait débat. En effet, la demande d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, imposant au délégataire de créer une société dédiée à l’exécution du contrat évincerait, selon certains élus, l’opérateur historique à savoir la RATP.
Pour répondre à l’appel d’offres portant sur l’exploitation de la ligne T9, qui remplacera en 2020 les bus 183 reliant actuellement la porte de Choisy et Orly, les délégataires du service public (comme la RATP, la SNCF ou Keolis par exemple) sont contraints de créer une nouvelle société exclusivement destinée à l’exécution du contrat.
Une condition dénoncée par plusieurs élus comme Christian Favier (PC), président du conseil départemental du Val-de-Marne qui déclare : « Le choix d’une société dédiée, tel qu’imposé dans l’appel d’offres lancé par Île-de-France Mobilités, empêchera de fait l’EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial) RATP d’y répondre. Ces méthodes évincent de fait l’opérateur historique de l’exploitation de la ligne de tramway T9 bien qu’il exploite depuis toujours les lignes de bus structurantes du secteur dont le bus 183. »
Ils craignent un « éclatement » de la RATP en vue de la « privatiser ». Pour la CGT RATP, cette exigence risque d’impacter directement les conditions de travail. Interrogé par Le Parisien, Fabien Cormier, de la CGT RATP Bus dénonce : « les employés ne seront pas embauchés avec les mêmes conditions de travail. Leurs cadences seront plus élevées pour un salaire équivalent ou inférieur ».
De son côté, IDFM affirme au quotidien national que « la constitution d’une société dédiée est une exigence classique en délégation de service publique. » A la direction de la RATP pas d’inquiétude non plus. Confiante sur sa chance de remporter l’appel d’offres, elle précise « qu’une société détenue à 100% par la RATP reste une entreprise publique ».