Le 15 mai 2021, le tunnelier Coline a terminé le creusement du prolongement de la ligne B du métro de Lyon entre Saint-Genis-Laval et Oullins. Un chantier qui a nécessité une gestion exemplaire des matériaux excavés.
Le prolongement de la ligne B du métro de Lyon est un projet qui mobilise depuis 2015 le maître d’œuvre Melyes, composé d’Egis (mandataire) et Systra, au service du Sytral, l’autorité organisatrice des transports urbains et interurbains de l’agglomération lyonnaise. Lors de sa mise en service attendue à partir de 2023, les nouvelles rames automatiques transporteront plus de 25 000 voyageurs/jours sur cette extension vers le complexe hospitalier régional. Le parcours souterrain du tunnelier Coline a commencé dès novembre 2019 à Saint-Genis-Laval, le futur terminal de la ligne B, depuis lequel la machine a ensuite creusé l’ensemble du tunnel jusqu’au puits Orsel, situé non loin du terminus actuel sous la commune d’Oullins. « En 19 mois, Coline a traversé des milieux particulièrement hétérogènes, alluvions à forte perméabilité, roche dure ou encore limons, ce qui a nécessité une attention de tous les instants dans le pilotage de la machine et le suivi des travaux. Le creusement s’est déroulé sans incident majeur en exploitant le potentiel de ce tunnelier de dernière génération (à densité variable) qui utilise en plus des boues innovantes, étudiées spécialement pour le projet ! » a expliqué Federico Valdemarin, chef de projet Systra.
Un impact réduit sur le bâti ancien Les boues innovantes utilisées sur le chantier ont été développées par le groupement d’entreprises réunissant Implenia et Demathieu-Bard. Elles ont notamment permis de creuser à une faible profondeur sous un tissu urbain très sensible, où l’on trouve la plupart des constructions en pisé (terre crue compactée). Les tassements mesurés sur les bâtis le long de tout le linéaire urbain n’ont pas dépassé les 5 mm, « un véritable exploit ! » selon Melyes. De plus, les vibrations occasionnées par la présence de granit ont été maîtrisées bien en-deçà des seuils prévus avec des nuisances bien réduites pour les riverains.
Une réutilisation des matériaux excavés Le projet de percement du tunnel s’est également voulu le reflet de la vision de la maîtrise d’œuvre en matière du développement durable et tout particulièrement, à travers la démarche de valorisation des matériaux excavés qui a été mise en place sur ce projet. « 150 000 tonnes sur les 400 000 excavées par le tunnelier ont été réutilisées sur le chantier, grâce notamment au recyclage du sable dans le mortier de bourrage ou encore au rechargement du tunnel en grave non traité, économisant de ce fait le trafic de plus de 7 000 camions pour le transport aux exutoires des matériaux excédentaires » indique le maître d’oeuvre.