Lors de sa venue sur les « Rencontre Fret Ferroviaire du Futur et OFP », Clément Beaune, Ministre des transports, a rappelé que la stratégie nationale en place depuis deux ans était toujours pertinente. Essentielle, cette dernière a conduit à des investissements et soutiens financiers qui ont eu pour effet de relever la part modale du fret ferroviaire.
De fait, Clément Beaune à réaffirmer la volonté du gouvernement à garder le cap et l’ambition de doubler la part de fret ferroviaire en France d’ici 2030. Un cap difficile qui nécessite de gagner en crédibilité afin de remettre au centre le fret ferroviaire dans le transport des marchandises. A cette occasion Clément Beaune a rappelé que parmi les difficultés rencontrées depuis deux ans par les clients, les chargeurs, il faut encore faire face à la procédure européenne engagée contre Fret SNCF, dont il en conteste les fondements. Pour tenir les objectifs fixés, Clément Beaune a confirmé qu’il fallait de l’engagement et de la visibilité pluriannuelle.
330 M€ pour l’exploitation Malgré les difficultés rencontrées, il faut saluer que de nombreux projets émergent portés par des entreprises qui commencent à produire des résultats. « Je suis sûr que nous connaîtrons et pouvons connaître un retour à une trajectoire de croissance dès 2024 parce que des acteurs publics et privés se mobilisent ». Pour soutenir cette dynamique et les investissements qui y sont liés, Clément Beaune a annoncé que les efforts engagés par le plan de relance étaient maintenus et amplifié sur le volet de l’exploitation. « Le secteur a besoin pour être compétitif par rapport aux autres modes de transports que nous maintenions les aides pour l’exploitation ». Ainsi l’enveloppe de +170 M€/an mobilisée depuis le plan de relance devrait être augmentée à +200 M€/an. Clément Beaune a également annoncé que ces aides devraient être garanties et ce jusqu’à la fin de la décennie. « Nous ne pouvons pas vous demander des objectifs ambitieux d’augmentation de la part modale sans mettre en place la même visibilité, la même pluriannualité sur les aides qui accompagne cette ambition ». Au total ce sont 330 M€/an d’aides à l’exploitation qui seront mobilisés.
Des moyens pour l’infrastructure Si l’exploitation semble tirer son épingle du jeu, Clément Beaune a reconnu que les investissements en termes d’infrastructure ferroviaire étaient insuffisants. « Nous avons un retard à rattraper, comparer aux pays performants. Nous avons des installations scandaleusement vétustes. Il n’y a pas d’avenir pour le fret ferroviaire, si nous ne portons pas (état et collectivité) un effort d’investissement indispensable pour nous remettre à niveau ». Clément Beaune a ainsi réaffirmé l’engagement pris en mai dernier pour un montant de 4 Md€ d’ici la prochaine décennie (moitié état, moitié collectivité locale). Des travaux déjà engagés à Miramas, la gare de triage de Woippy où près de 100 M€ d’investissement seront engagés pour transformer cette infrastructure. Des engagements ont également été conclus dans les régions Pays-de-la-Loire à hauteur de 30 M€ et 20 % du contrat état/région entre le gouvernement et la région Centre-Val-de-Loire. Toutefois, Clément Beaune a souligné que 2024 devait être l’année du redressement du fret ferroviaire et d’une croissance positive afin d’emmener le secteur vers les objectifs fixés pour 2030.