Fret, services, infrastructures… Intervenant en clôture du colloque « libérer le ferroviaire » organisé par l’AFRA, le Ministre des Transports François Durovray, a pris la mesure du travail à réaliser et s’inscrit dans le sillage de la déclaration de politique générale du Premier ministre.
En clôture du colloque « libérer le ferroviaire » organisé par l’AFRA (Association Française du Rail), François Durovray, a fait sa première allocution en tant que Ministre délégué chargé des transports du gouvernement Barnier. En introduction, François Durovray a appelé de ses vœux de travailler ensemble, et mit le cadre politique actuel en s’inscrivant pleinement dans la ligne de la déclaration de politique général du Premier ministre, Claude Barnier. « Je me réjouis que le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, ait parlé de transport. Ça n’a pas été toujours le cas. Et si vous l’avez remarqué, il n’a pas parlé de transport uniquement sur le sujet des infras, mais sur l’objectif que nous devions atteindre, que nous devons atteindre vis-à-vis de nos concitoyens, avec un angle particulier qui concerne les trajets longs du quotidien dont je pense que chacun peut convenir qu’il est plutôt un angle mort de nos politiques publiques passées ».
Le fret une priorité, mais… En réaction aux sujets des tables rondes du colloque, François Durovray a fait un point sur la qualité de service du fret. Si elle est essentielle il a rappelé la stratégie nationale qui est de doubler la part modale et annoncé que « l’engagement financier de l’État doit être pérennisé, voire renforcé dans le cadre du PLF 2025 ». Si le sujet du fret ferroviaire est pour lui une priorité, il faudra tenir compte des arbitrages et des discussions en cours en admettant qu’il ne donnera pas un nouveau souffle à cette stratégie mais rencontrera prochainement le préfet François Philizot afin d’étudier les solutions pour atteindre les objectifs fixés. À noter que François Durovray, a annoncé son intention de rencontrer les industriels face aux enjeux du matériel roulant. François Durovray a également abordé l’ouverture à la concurrence en précisant que : « J’ai l’intention de créer un club des autorités organisatrices. Il me semble nécessaire qu’aujourd’hui l’État prenne l’initiative d’organiser des réunions régulières des autorités organisatrices régionales pour que nous puissions traiter de la question de l’acquisition des matériels, de la billétique […] Deux sujets qui nécessitent une coordination, y compris peut être avec l’opérateur national, compte tenu des démarches qui sont faites par les uns et les autres ». Toutefois, cette ouverture à la concurrence ne doit pas se faire uniquement au bénéfice des territoires les plus rentables pour les nouveaux entrants.
L’enveloppe de 100 M€ toujours d’actualité Ce point a naturellement conduit François Durovray à aborder la question de l’infrastructure en rappelant la notion de « choc d’offre ». « Je pense que c’est une conviction qui est partagée très largement, y compris dans le monde ferroviaire. Le développement de l’offre peut se faire par le ferroviaire là où il y a de la capacité, mais aussi peut, et doit se faire par la route lorsqu’il y a des enjeux urgents. Et la route a la capacité de décarboner les mobilités. Le fer, doit évidemment rester au centre de toute stratégie ». Pour appuyer ce dernier point, François Durovray a confirmé que l’enveloppe de 100 M€ annoncée par le gouvernement Bornes, « reste évidemment la feuille de route du gouvernement ». Si la filière ferroviaire peut se réjouir d’une telle annonce, il faut tenir compte du contexte économique actuel, le Ministre reconnaissant que « l’exécution de ce plan reste très fragile compte tenu de l’annualité budgétaire et des difficultés que l’État a aujourd’hui à donner. De la cohérence dans le temps sur l’ensemble de ces financements et donc sur la déclinaison opérationnelle des investissements nécessaires sur l’ensemble des réseaux ». Si le doute est permis quant à atteindre cet objectif, certaines opportunités (qui n’ont pas été dévoilées lors de l’allocution) pourront y contribuer à l’image de fin des concessions autoroutières. « Sachons simplement saisir ces opportunités pour trouver un modèle robuste qui donne de la visibilité à l’ensemble des acteurs du ferroviaire et à l’ensemble des usagers du ferroviaire, mais aussi, encore une fois, des autres modes […] Je ne sais pas si nous y arriverons. Je sais que je n’y arriverai pas seul, mais je sais pouvoir compter sur la bonne volonté de chacun des acteurs » a conclu François Durovray.
