Fin 2014, au vu du contexte géopolitique entre l’Ukraine et la Russie, le chimiste allemand BASF et le gazier russe Gazprom avaient rangé dans leurs cartons un projet d’échange d’actifs et un autre d’extension du gazoduc Nord Stream 2. Aujourd’hui, les deux entreprises se remettent autour de la table.
Les répercussions de la géopolitique sont observables à tous les niveaux, notamment économique et commercial. En l’occurrence, Les Echos nous apprennent que le projet d’échange d’actifs consiste à ce que BASF cède à Gazprom les activités de commercialisation et de stockage de gaz que les deux géants gèrent conjointement en Allemagne. En contrepartie, Gazprom doit céder à BASF 25% du capital ainsi qu’une action d’un gisement sibérien produisant 8 milliards de mètres cube de gaz par an.
L’autre volet de la réouverture des discussions entre les deux sociétés concerne le gazoduc Nord Stream 2 : c’est lors du Forum économique oriental de Vladivostok (Russie), qui se tenait la semaine dernière, que BASF et Gazprom ont signé un accord d’extension de l’infrastructure. Cette décision devrait déboucher sur un investissement d’environ 7 milliards d’euros et permettra à la Russie de contourner l’Ukraine pour pouvoir exporter son gaz en Europe occidentale. A noter que le français Engie, anciennement GDF-Suez, participera au projet Nord Stream 2 à hauteur de 9%.
Les Echos attirent aussi l’attention sur le fait que les relations économiques entre l’Allemagne et la Russie connaissent une embellie, puisque le groupe Volkswagen (qui possède Scania et MAN) a ouvert récemment un nouveau site de production de moteurs à Kalouga, et que le groupe Claas (spécialisé dans les équipements agricoles) ne devrait quant à lui pas tarder à ouvrir une nouvelle usine à Krasnodar, les deux villes étant situées en Russie.