L'acier fait sa révolution et file à marche forcée vers le zéro GES (@herber2512, Pixabay)
La première cargaison d’acier produit sans utilisation de combustibles fossiles a été livrée au groupe Volvo AB. La Suède ouvre la voie de l’acier propre.
C’est une coentreprise formée par le sidérurgiste suédois SSAB, la société énergétique Vattenfall et le mineur de minerai de fer LKAB qui est à l’origine de l’exploit : produire un acier de qualité industrielle sans émettre de gaz à effets de serre. C’est le groupe Volvo AB qui a reçu cette première livraison. Cette information donnée par Forbes, rappelle que la Suède possède une longue tradition de défense de l’environnement.
Production encore limitée
Si la technique est là, il reste encore à faire monter la cadence pour atteindre des quantités capables de soutenir l’appétit féroce de l’industrie mondiale. La technologie Hybrit, pour Hydrogen Breakthrough Ironmaking Technology, utilise des carburants non fossiles et de l’hydrogène vert (qui se développe également en France) pour toute la chaîne de fabrication de l’acier, des billes de fer indispensables aux brames d’acier à livrer. Si la technologie est au point, on attend la production à un rythme vraiment industriel pour 2026.
La promesse de Volvo
Un peu plus tôt cette année, Volvo AB avait déjà annoncé cette collaboration avec SSAB. La production en série à petite échelle démarrer en 2022 et une montée progressive vers la production de masse suivra. Pour Volvo, l’acier sans énergie fossile fabriqué par SSAB sera un complément important à l’acier traditionnel et recyclé utilisé dans les camions, les équipements de construction et d’autres produits de la gamme du constructeur.
SSAB déjà pris de vitesse ?
S’il s’agit bien d’une grande première, d’autres aciéries sont déjà sur le coup à l’image d’H2 Green Steel affirmant qu’il sera opérationnel d’ici 2024. Hors Europe, la Chine ne veut pas louper cette révolution et Baowu, le plus grand sidérurgiste au monde, s’est engagé à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050 et commence à développer des technologies de l’hydrogène comme moyen de réduire la production de combustibles fossiles. De même, l’Indien Tata a développé ce qu’il appelle le procédé HIsarna, qui utilise toujours du charbon mais prétend réduire les émissions de 20 %. Une course où tout le monde sera gagnant puisqu’une étude publiée par Carbon Brief montre que seulement 553 aciéries conventionnelles dans le monde sont responsables de 9 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone.