Afin de rassurer et de couper court à toutes les rumeurs, GRTgaz s’est exprimée pour faire un point de situation sur les conséquences de la guerre en Ukraine sur son réseau et projet français de terminal flottant de régazéification de GNL
La première bonne nouvelle est que GRTgaz ne rencontre pas, à l’heure actuelle, de difficulté particulière d’acheminement sur le réseau français. La campagne d’injection dans les stockages a démarré. Les entrées de gaz terrestres depuis le nord-est de la France sont maintenues, même si leurs niveaux restent en deçà des valeurs observées les années passées.
La diversification est la clé
En France comme en Europe, la situation internationale conduit à rechercher des mesures propres à diversifier les approvisionnements et à augmenter les possibilités d’arrivées de Gaz naturel liquéfié (GNL). De nouvelles capacités sur les terminaux méthaniers de Fos Cavaou et de Dunkerque sont annoncées pour accroître l’approvisionnement en GNL. En complément, afin d’accélérer l’importation de GNL, un projet de raccordement d’une barge flottante de regazéification est à l’étude. Dans ces circonstances dramatiques liées à la guerre en Ukraine, GRTgaz annonce rester mobilisé pour être en mesure de répondre sans délai à toute évolution des conditions d’approvisionnement sur notre territoire.
Début de stockage
La campagne d’injection en stockage vient de démarrer alors que nous entrons dans la période printanière. En liaison avec les autres infrastructures gazières françaises, sous le pilotage des pouvoirs publics, GRTgaz travaille à des solutions visant à accroitre la diversification des approvisionnements français et européens. Les solutions offertes par le GNL se développent alors que le terminal méthanier de Fos Cavaou a indiqué le 17 mars son intention d’accroitre ses ventes de capacités de 11 TWh en 2022, 13 TWh en 2023, et 30 TWh en 2024. La capacité de regazéification du terminal méthanier de Fos Cavaou serait alors portée à 10 Gm3/an ou 117 TWh/an. Un accroissement à court terme des capacités d’injection à partir de terminal méthanier de Dunkerque est également à l’étude.
Un terminal flottant
D’autres solutions sont en réflexion pour accroître les capacités d’accueil de GNL en France, parmi lesquelles le raccordement d’une unité de regazéification et de stockage flottante dite FSRU (Floating Storage and Regasification Unit). Ce terminal flottant est une solution pertinente compte tenu de son délai de mise en œuvre et de la capacité qu’elle développe. Elle permettrait d’augmenter les capacités de 45 TWh par an avec une mise en place dans un délai qui pourrait être de l’ordre 24 mois ou plus selon la localisation précise dans le port du Havre et les procédures administratives qui seront à prendre compte. Concernant GRTgaz et le raccordement au réseau, la connexion au FSRU pourrait nécessiter une canalisation de l’ordre de 2 à 3 km ainsi que des équipements pour assurer les fonctions de réchauffage, odorisation et régulation de pression en sortie de livraison du terminal flottant. Cette installation permettrait à la fois d’accroître la résilience du système gaz français et d’augmenter le cas échéant les exportations vers les pays européens adjacents. Des discussions, sous l’égide des pouvoirs publics, sont encore en cours avec Haropa Port et TotalEnergies et le projet n’est pas confirmé à ce stade.
Le rôle des autorités
Enfin, en tant que principal opérateur français de transport de gaz, GRTgaz se coordonne avec le ministère de la Transition écologique pour suivre l’évolution de la situation, en particulier le bon remplissage des stockages et contribuer à l’évaluation des impacts d’éventuelles défaillances des approvisionnements russes. Le groupe est également amené à mettre à jour le mécanisme de délestage des consommateurs sur les réseaux de transport et de distribution, avec la publication annoncée d’un décret qui refond ce dispositif à la suite d’une ordonnance de 2018. Au niveau européen, la Commission européenne ambitionne dès cette année de réduire des deux-tiers les achats de gaz russe. Bruxelles a décidé de coordonner des achats communs de gaz au nom des États membres pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe. Ce plan, inspiré par le dispositif de commandes de vaccins anti-Covid, piloté par l’exécutif européen, a été validé par les Vingt-Sept lors du sommet du 25 mars 2022. En regroupant les demandes, il s’agit de faciliter les contacts avec les fournisseurs internationaux avant l’hiver prochain et contribuer à obtenir « des prix avantageux » grâce au poids économique de l’Union européenne.