Génération d'IA de voitures roulants sur une route solaire. Une vision qui ne se réalisera finalement pas
Elle était porteuse d’espoir. Elle devait montrer la voie à des routes productrices d’électricité. Finalement, le démonstrateur construit dans l’Orne s’arrête dans l’anonymat des projets, n’ayant pas atteints leurs objectifs. Mais tout n’est pas à jeter.
En décembre 2016, nous titrions sur le raccordement de la route solaire, appelée officiellement Wattway, un projet porté par la ministre de l’environnement de l’époque (Ségolène Royal). Situé sur la commune de Tourouvre-au-Perche (Orne), ce tronçon d’1 km sur la route départementale N°5 (RD5) était alors raccordé au réseau Enedis avec une production attendue de 17 963 kwh par jour, soit la consommation pour l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. Comment ? Grâce à un concept de revêtement routier photovoltaïque unique au monde développé par Colas : des dalles comprenant des cellules photovoltaïques enrobées dans un substrat multicouche, adaptables aux routes du monde entier et capables de supporter la circulation de tout type de véhicule, y compris les poids lourds.
Rien ne s’est passé comme prévu
Malheureusement, de la théorie à la pratique, il y a un pas que ce démonstrateur n’as pas su franchir. Ce sont nos confrères de Le Perche qui nous apportent l’info du démantèlement de Wattway, 7 ans après son inauguration, et qui n’a pas fait la joie des usagers. Sept ans après son inauguration, la première route Wattway va être démantelée. Une expérience qui n’a pas fait l’unanimité des habitants de la commune. "Comme je le dis à chaque fois, on savait que ça allait arriver", confie Franck Poirier, maire de Tourouvre-au-Perche, à nos confrères. La diminution régulière de la longueur du tronçon n’était pas un signe de bonne santé. Le fait que Colas réalise qu’on ne pouvait pas rouler à grande vitesse dessus, non plus. "Constamment en travaux et empêchant l’accès des Tourouverains à la RN12, ce projet était souvent décrié", explique notre confrère. A cela s’ajoute une polémique de décoration d’un muret longeant le tracé et ayant été payé au prix fort (près de 50 000 €) et qui va aussi être démoli. Néanmoins, comme tout démonstrateur, celui-ci aura été riche d’enseignements.