Quand on utilise pas d'eau, il suffit d'une place modeste pour produire une gamme de produits d'hygiène
L’écologie, le respect de la ressource en eau, peuvent prendre des formes très différentes. Une plutôt inattendu, se niche dans les produits du quotidien, comme le gel douche ou le dentifrice !
On le sait, dans les produits d’hygiène, on achète une grande partie d’eau et une petite partie de produits actifs. Par curiosité, laissez sécher un de vos produits pâteux hors de son emballage et vous verrez qu’il n’en reste pas grand-chose. Alors il n’est pas là question de savoir si acheter 80 % d’eau au prix d’un Château Pétrus est une bonne affaire mais plutôt de voir ce que l’on peut gagner à retirer l’eau de l’équation de la production et du transport. C’est la pari fait par 900.care qui depuis juillet 2019 s’est lancé sur ce marché innovant.
Cette entreprise fondée par Thomas Arnaudo et Aymeric Grange a un but simple : faire des produits d’hygiène sans eau. Le résultat, c’est pas exemple un petit bâtonnet de poudres compactées (à la manière d’un comprimé dans l’industrie pharmaceutique) qui comprennent tous les ingrédients d’un gel douche. A la clé, une économie d’eau substantielle pour la composition du produit et pour les process de fabrications. C’est aussi une économie de plastique puisque ces bâtonnets arrivent par courrier directement dans votre boîte au lettre, dans des emballages en carton recyclable et une économie de CO2 vu la quantité phénoménale d’eau qu’il n’est plus nécessaire de transporter.
Une usine unique
Pour fabriquer ses différents produits, 900.care s’est dotée d’une usine très particulière et infiniment plus sobre en eau et en énergie qu’une usine classique. Elle ne réclame qu’une empreinte au sol réduite (environ 10 % de celle d’une usine classique) puisqu’en plus de l’économie d’eau, l’absence de conditionnement volumineux ou encore de système de retraitement d’eaux industrielles en nombre. Et un bâtiment tout petit, c’est aussi une économie d’énergie colossale pour le chauffer ou le rafraichir. Et si l’on revient sur le thème de l’eau, l’absence de cuves à nettoyer et d’eaux usées à traiter sont des atouts incontestable. D’autant qu’il n’est pas non plus nécessaire de traiter l’air pour éviter les risques de pollution bactérienne dans les salles de production humides.
Un bilan environnemental flatteur
Depuis son lancement en 2021, l’usine a permis d’économiser 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques, d’éviter le rejet de 1 300 tonnes de CO2, de se passer du transport de 500 000 litres d’eau de production et de l’utilisation de 500 000 litres de lavage industriel. Dernier atout et non des moindres de cette fabrication vertueuse, malgré une production française avec des produits « naturels », le catalogue du fabricant n’est pas hors de prix et ses tarifs rivalisent avec ceux des industriels classiques.