On associe souvent les matériaux composites aux industries high tech telles que l’aérospatial ou les transports. Pourtant, ils ont leur place dans des secteurs plus traditionnels comme la construction. Nicolas Vollerin de Polieco France évoque le sujet au travers d’une tribune ouverte.
" Résistance mécanique équivalente à celle des métaux - tout en étant bien plus légers - durabilité, insensibilité à la corrosion et aux agents chimiques, pas d’entretien à prévoir - les matériaux étant colorés dans la masse - facilité et rapidité de pose (lutte contre les TMS), contraintes techniques réduites… la liste est longue ! " explique Nicolas Vollerin de Polieco France, fabricant de tubes annelés en polyéthylène haute densité.
En tampons de voirie, le matériau composite apporte une solution efficace pour les systèmes de fermeture : nuisances sonores (claquements), dissuasion contre le vol (pas de valeur à la revente), poids excessifs (en moyenne 70% de poids en moins que la fonte), insensibilité aux agents chimiques (très bonne tenue à H2S). D’autant que ces matériaux sont également intéressants sur le plan du respect de l’environnement car peu énergivores en production et recyclables, leur développement poussant la filière à s’organiser.
Mais comme le regrette Nicolas Vollerin : " en France, l’intégration des matériaux composites et des matériaux recyclés reste compliquée : si l’affichage politique est bien là, la mise en œuvre reste difficile. Les matériaux recyclés peinent à être intégrés dans les normes et règlements, et obtenir une certification NF pour un nouveau produit fabriqué en matériaux composites relève du parcours du combattant… Nous déplorons au quotidien le décalage entre la dynamique innovante des industriels et la capacité de l’Etat, et des administrations en général, à faire bouger les normes et le processus de certifications. C’est d’autant plus regrettable que le marché de la construction est aujourd’hui mature pour vivre cette (r)évolution des matériaux composites : après l’arrivée du plastique dans les années 80, le secteur évolue vers l’adoption de ces nouveaux matériaux là où le plastique seul ne peut pas répondre aux besoins ".