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Fibre optique : la sous-traitance sabote la filière

PUBLIÉ LE 23 SEPTEMBRE 2022
S. B.
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Fibre optique : la sous-traitance sabote la filière
Les armoires télécom sont souvent vandalisées (crédit : SB)
Patrick Chaize, le président de l’Avicca n’en peut plus du suivi désastreux des réseaux fibre. Dans une longue tribune, il déplore que les malfaçons et le vandalisme pénalisent des milliers d’usagers de ces réseaux pourtant neufs.
 
Malfaçons, vandalismes et déconnexions : SOS fibre optique en danger ! C’est par ces mots que débute le réquisitoire de Patrick Chaize, le patron de l’Avicca et sénateur de l’Ain qui tient à dénoncer l’inertie d’une situation qui perdure malgré les promesses de la filière télécoms
 
Une situation qui dure
 
« L’histoire se répète depuis 6 ans. Cette histoire, c’est celle de nombreux raccordements en fibre optique qui, à force de malfaçons et de vandalismes, détruisent des réseaux pourtant tout neufs, pénalisent des centaines de milliers d’usagers partout en France (échecs de raccordements, déconnexions répétées, facturation même en l’absence de service…) », explique Patrick Chaize. Une situation qui finit par donner une image désastreuse à une technologie de long terme et innovante pour laquelle les collectivités et l’État se sont énormément investies. « Cette histoire, c’est celle d’un grand gâchis où des opérateurs qui interviennent en bout de chaîne salissent nos réalisations en entretenant une confusion entre notre travail de déploiement de milliers de km de réseaux de qualité, et les pratiques déplorables de leurs installateurs mal choisis car mal rémunérés », martèle le président très remonté contre des pratiques intolérables.
 
Le mode Stoc, le responsable de tous les maux
 
Il faut dire qu’a début, tout allait bien et au démarrage du Plan France Très Haut Débit en 2013, le développement des RIP sur les territoires se fait sans problèmes majeurs et les équipements sont préservés de toutes dégradations, les interventions techniques se déroulent normalement et les foyers sont raccordés à la fibre de façon conforme. Un développement qui se fait quasiment sans les opérateurs nationaux. Et en 2017, c’est là que les choses changent avec l’arrivée rapide de ces 4 opérateurs nationaux sur les réseaux. « Une bonne nouvelle, mais qui s’accompagne d’une nouvelle méthode de raccordement de leurs clients : le mode STOC. Il s’agit d’un mode de raccordement effectué directement par eux et non pas par celui qui a construit le réseau de fibre. En soi, sur le principe, aucun problème. Sauf que la mise en œuvre de ces raccordements se fait encore trop souvent au mépris des règles élémentaires de sécurité des intervenants, de qualité des interventions : c’est l’époque du raccordement « à tout prix » (sauf s’agissant bien sûr de la rémunération des prestataires…) », souligne Patrick Chaize. En filigrane, il faut comprendre que cette cascade de prestataires fini par une entreprise de pose très mal payée qui intervient donc trop souvent très mal
 
Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et président de l’Avicca, très remonté contre les pratiques des opérateurs nationaux qui sabotent les efforts de la filière pour construire le réseau fibre optique français (Crédit : SB)
 
La machine se grippe-t-elle ?
 
Depuis le lancement du plan, la filière a toujours fait preuve d’une redoutable efficacité pour avancer, trouver des solutions avec l’État, travailler vers toujours plus d’efficacité et de bon sens. Mais sur ce problème, la situation semble être « au point mort ». D’ailleurs, le président de l’Avicca rappelle que le 5 septembre, les opérateurs et les industriels de la fibre se sont à nouveau réunis à Bercy à l’invitation de Jean-Noël Barrot le ministre délégué au Numérique et de Laure de La Raudière, Présidente de l’ARCEP, pour faire part de leurs intentions et « réfléchir aux solutions » (sic) avec une clause de revoyure fixée au 26 septembre pour décider des mesures opérationnelles qui pourraient être prises entre la fin de l’année et l’été 2023... On a connu plus efficace. « Nous pouvons regretter qu’aucune collectivité ni association de collectivités aient été invitées à prendre place à la table des négociations. Cela fait 6 ans que cela dure et qu’on promet des lendemains meilleurs aux collectivités, aux élus et aux usagers », s’insurge Patrick Chaize qui n’a qu’un seul mot : « ça suffit ! ».
 
On ne compte plus les armoires éventrées ou les câbles posés en dépit du bon sens par un prestataire au temps compté (Crédit : SB)
 
Faut-il une loi ?
 
Depuis des mois, Patrick Chaize ne décolère pas, se faisant le porte-parole de la gronde des collectivités concernées. Au fil des remontées de terrain faites par les élus, témoignages, photos et vidéos à l’appui, il alerte, inlassablement, tous les intervenants concernés, publics comme privés. « Il y a quelques semaines, après avoir lu les énièmes bonnes intentions de la filière pour un futur meilleur à la saint Glinglin, j’ai décidé de déposer au Sénat une proposition de loi à visée coercitive. Son but : assurer la qualité et la pérennité des réseaux de communications électroniques à très haut débit en fibre optique, et mieux protéger le consommateur. Déjà signée par 126 sénateurs et sénatrices, cette proposition enregistrée à la Présidence du Sénat le 19 juillet devrait être prochainement discutée en séance publique ; j’espère que le Gouvernement saura la défendre pour que son vote aboutisse rapidement », explique-t-il
 
 
Que dit la proposition de loi ?
 
Le contenu de la proposition de loi en quelques lignes : cette loi va contraindre les opérateurs télécoms et leurs sous-traitants à garantir la qualité des raccordements réalisés jusqu’à l’abonné tout en évitant les dégradations quotidiennes constatées sur les équipements de réseaux optiques (armoires techniques, câbles, boitiers…). Ainsi, l’abonné pourra bénéficier, à son domicile, d’une installation conforme tout en limitant drastiquement le risque de pannes et de coupures. À défaut, il sera en droit de suspendre le paiement de son abonnement auprès de son fournisseur d’accès Internet et même le résilier.
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