Le recyclage des sédiments progresse : une thèse Cifre (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche), encadrée par le Centre Technique de Matériaux Naturels de Construction (CTMNC) et le laboratoire de Géosciences de l’Ecole des Mines ParisTech, vient de montrer que les sédiments fins naturels pourraient être utilisés en mélange avec des argiles fossiles extraites en carrière pour la fabrication des tuiles et briques en terre cuite.
La FFTB (Fédération française des tuiles et briques) soutient cette piste qui permettrait à ses adhérents industriels de mieux gérer et pérenniser ses ressources. Aujourd’hui, les fabricants de tuiles, briques et produits de parement en terre cuite utilisent entre 6 et 7 Mt d’argile par an. Or ce sont 40 Mt de sédiments qui se déposent chaque année en France. «L’étude Cifre a non seulement permis de cartographier et de quantifier les gisements de sédiments, mais aussi d’en mesurer la compatibilité avec les process de fabrication existants spécifiques à l’industrie de la terre cuite. Ce cadre de référence va nous permettre de prévoir les éventuels ajustements des futurs mélanges», explique Marie-Anne Bruneaux, chef de service au CTMNC. Pierre Jonnard, président de la FFTB, souligne de son côté l’engagement de la filière terre cuite en faveur du développement durable, notamment via l’optimisation des process de fabrication (37% de diminution de l’énergie nécessaire à la fabrication entre 1990 et 2014). «Notre matière première, l’argile, est une ressource 100% naturelle, locale et abondante ; mais c’est une priorité pour nous d’en assurer la préservation», explique le président de la FFTB. «C’est dans ce contexte que la valorisation des sédiments dragués dans les ports nous intéresse.»