Le 25 janvier, quelques-unes des 16 premières structures signataires de l’Engagement pour la Croissance Verte ont été reçues par la Secrétaire d'État. Crédit : CD2E
Le ministère de la Transition écologique vient de signer un Engagement pour la Croissance Verte spécifique aux sédiments de dragage. Cette signature officialise un partenariat entre l’Etat et les acteurs concernés par le sujet.
Les sédiments marins ou fluviaux représentent des millions de m3 dragués chaque année pour assurer le bon fonctionnement des 8 500 km de voies d’eau navigables et des nombreux ports présents en France. Après dragage, 45 millions de m3 des sédiments marins sont rejetés en mer chaque année. A partir du 1er janvier 2025, le rejet en mer des sédiments et résidus de dragage pollués sera interdit, ce qui va accroître la quantité de sédiments à valoriser à terre.
Cet ECV, signé par le ministère de la Transition écologique le 25 janvier dernier, est l’aboutissement d’un travail de fond et de longue haleine mené par le CD2E, accélérateur de l’éco-transition dans les Hauts-de-France et l’ensemble des partenaires. Il permettra de valoriser un déchet dans des applications industrielles : asphalte, béton, ciment, matrices composites, granulats. L’objectif est de contribuer à l’émergence rapide d’une filière industrielle en France avec un fort potentiel international, en utilisant les Hauts-de-France, comme laboratoire. Un gain de l’ordre de 140 M€ (avec les coûts évités) est attendu annuellement.
Les gains environnementaux attendus :
Diminution des déchets : quantité de matières premières « vierges » sauvegardées :
- Béton prêt à l’emploi : 50 à 200 000 m3 de sables - Coulis autocompactant : potentiel de 15 000 à 20 000 m3 - Sous-couche routière – en cours d’étude - Béton préfabriqué : la société LIB a un potentiel de 10 000t/an - Eco-modelé : remplacement de terre végétale : 80 000 m3 - Cru de cimenterie : 20 000t dans le cru du ciment (site de Lumbres) et 25 000t dans les liants hydrauliques (site de Dannes) - Asphaltes : 7000t / Si développement aux enrobés : millions de tonnes (sous réserve d’étude d’incorporabilité) - Potentiel de remplacement de 30% en couche d’assises en technique routière (en remplacement de graves naturelles) - 30% dans des éco-modelés (en remplacement des terres végétales) - 20% du sable dans des bétons (blocs de lutte contre l’érosion, mobilier urbain) - 50% du sable dans une couche de roulement de voirie légère (piste cyclable) - 70 à 80% dans des substrats végétalisables (en remplacement de terre végétale) - 10 à 25% dans des liants routiers (en remplacement de clinker ou laitiers) - 10 à 25% dans les asphaltes (en remplacement des fillers calcaires et sables) NB : Impact sociétal : diminution des conflits et tensions autour des zones de dépôts et centres de stockage par la réorientation des sédiments vers les filières de valorisation.
Réduction de l’empreinte carbone :
A l’étude lors des prochains projets – mais les distances de transport seront diminuées en logique avec le « circuit court » De manière indirecte : Participation au développement du transport fluvial et maritime, moins impactant que le routier (1 péniche=200 camions) Potentiel de développement en termes d’emplois : - 400 emplois pourraient être créés sur 10 ans en Hauts-de-France (Etude de Néo-Eco) - Développement à d’autres régions (savoir-faire exportable) - Un suivi sera mené sur la base d’indicateurs et des comités de pilotage pendant une durée de 3 ans.