En créant un nouvel établissement en Nouvelle Aquitaine (Bruges), Retrofleet entend développer un outil de production et une base de SAV pour ses gammes de pack batterie et ses systèmes de rétrofit destinés aux véhicules utilitaires et poids lourds.
Retrofleet et son offre Mona Solutions s’installe à Bruges, en créant un établissement secondaire, afin de développer ses activités et proposer localement ses systèmes de rétrofit. La nouvelle activité sera basée sur un terrain de la société BACQUEYRISSES, acteur régional dans le SAV des bus et cars, qui s’associe à Retrofleet pour l’installation en série des packs de conversion sur véhicules lourds. La société assurera aussi le service après-vente.
Avec ce projet en région bordelaise, la société ambitionne la création d’une quinzaine d’emplois à l’horizon du premier trimestre 2024. Retrofleet, dont le modèle connaît une forte croissance depuis sa première levée de fond mi-2022, a déjà signé ses premiers contrats avec des références du monde de la logistique et du transport de personnes, notamment sur le segment des autocars scolaires. Ses premiers systèmes de batteries lithium sont d’ores et déjà homologués aux normes automobiles. La société a aussi engagé et finalisé l’homologation de ses premiers modèles de véhicules rétrofités, dont le Toyota Hilux et l’autocar IVECO Crossway.
Rétrofleet ambitionne de devenir un acteur local de la transition écologique, en participant notamment à l’un des grands défis de Néo Terra, la feuille de route adoptée par la Région Nouvelle-Aquitaine pour sa transition énergétique et écologique, qui vise à déployer des transports collectifs, dont son réseau de cars régionaux, moins polluants et accessibles à tous.
« D’après une étude de l’Ademe de mars 2021, conserver un bus en remplaçant simplement son moteur diesel par un nouveau système électrique à zéro émission permettrait de baisser ses émissions polluantes de 87 %. Nous avons appliqué cette approche à une large gamme de véhicules, pour maximiser le plus l’impact carbone de cette conversion. Le rétrofit garantit non seulement une solution de verdissement mais aussi un gain économique certain, avec un cout de la conversion globalement deux fois moins cher qu’un véhicule équivalent électrique neuf. Après les phases de prototypage de ces dernières années, le temps est maintenant arrivé pour de déploiement en série, et cette nouvelle phase est très exaltante. Avec nos partenaires, nous avons le sentiment de pouvoir agir, de proposer des solutions industrielles efficaces pour la transition écologique », explique Emmanuel Flahaut, co-fondateur de l’entreprise.
Cap vers l’indépendance énergétique
Retrofleet souhaite aller plus loin que le rétrofit des véhicules et transports collectifs. Via sa nouvelle offre clé en main Mona Solutions, elle associe des flottes de véhicules et engins rétrofitées (reconditionnées en électriques) avec des systèmes de recharge pilotables et alimentés en énergie solaire. L’entreprise pourra couvrir ainsi l’ensemble des besoins des professionnels de Nouvelle Aquitaine, que ce soit en termes de mobilité comme d’énergie.
Grâce au pilotage de la recharge et à l’électrification de véhicules, Mona Solutions considère le véhicule en l’appréciant, non pas comme un seul « objet de mobilité », mais bien comme un outil de gestion et stockage de l’énergie.
Comment ça marche le rétrofit ?
La filière du rétrofit, officiellement reconnue et encouragée à grande échelle par l’arrêté du 13 mars 2020, présente de nombreux avantages, notamment sur le plan environnemental et économique. En reconditionnant les véhicules présents actuellement sur le marché, cela permet d’accélérer à cout maîtrisé la décarbonatation des transports grâce au réemploi et à l’électrification de ces véhicules. Selon une récente étude de l’Ademe, le rétrofit d’un véhicule permet de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de 66% sur les 10 prochaines années de son utilisation.
Le déroulé d’une transformation est le suivant : dépose du groupe motopropulseur et de tous les systèmes auxiliaires, installation du nouveau moteur électrique et du système de batterie lithium, intégration des systèmes digitaux de gestion de l’énergie, et remplacement ou adaptation de certains composants (freinage, chauffage / climatisation…). Une fois transformé, le premier véhicule (prototype) doit être homologué par le Centre national de réceptions des véhicules pour être autorisé à circuler à nouveau. Une plaque de transformation est ajoutée à proximité de la plaque du constructeur initial et le véhicule peut bénéficier d’une vignette Crit’Air zéro.