L’appel des filières « bâtiment » et « déchets », réunies en un collectif de 15 organisations professionnelles, a été entendu. La ministre de la Transition Ecologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé dans un communiqué du 20 mars, l’officialisation d’un moratoire de la REP PMCB (REP Bâtiment). Il fige certaines dispositions prévues à partir de 2025, le temps de revoir collectivement les principes du dispositif et "sa mise en œuvre compliquée".
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Un moratoire sur certaines dispositions
Depuis plusieurs mois, Ecomaison alerte sur les contraintes économiques et opérationnelles pesant sur les entreprises du bâtiment, les fabricants et les distributeurs de matériaux. Si l’ambition environnementale de la filière à Responsabilité Elargie du Producteur des Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment (REP PMCB) est essentielle pour améliorer le recyclage et lutter contre les dépôts sauvages, son déploiement accéléré a fragilisé l’écosystème économique de la filière, malgré l’engagement fort des industriels, distributeurs et négoces à déployer dans un temps record plus de 6 000 points de collecte.
Ecomaison défend une approche basée sur la progressivité et la concertation. En collaboration avec les entreprises, les fédérations et les associations du secteur, Ecomaison a démontré que l’organisation d’une filière passe par une transition maîtrisée et structurée dans le temps. "Une filière de réemploi et de recyclage s’organise dans la durée et c’est ce temps de transition qui garantit son succès. La filière Ameublement a prouvé qu’un modèle progressif, co-construit sur 10 ans avec les entreprises et les partenaires, permettait de construire une filière industrielle et d’atteindre les objectifs environnementaux tout en assurant sa soutenabilité économique. C’est cette expertise que nous souhaitons mettre au service de la filière bâtiment", signale Dominique Mignon, présidente d’Ecomaison.
Les priorités d’Ecomaison pour les concertations à venir porteront sur la stabilisation du cadre réglementaire, en donnant de la visibilité sur du long terme aux entreprises, l’optimisation du maillage des points de collecte pour qu’il soit efficient économiquement et géographiquement suffisant, et le fait de s’accorder sur une progressivité de la montée en puissance pour une filière soutenable économiquement.
Une forte prise de conscience
De son côté, Valobat se tient prêt à collaborer avec les pouvoirs publics et les acteurs de la filière pour trouver des solutions concrètes et pérennes. L’objectif prioritaire étant d’assurer la soutenabilité et l’acceptabilité de la filière. Par ailleurs, en 2025, Valobat poursuit le déploiement des solutions de collecte issus des chantiers du bâtiment offrant aux artisans et entreprises la possibilité de trier leurs déchets. L’éco-organisme "constate une forte prise de conscience qui se traduit par une activité opérationnelle multipliée par deux en 2025, de par l’augmentation des volumes de déchets triés, réemployés et recyclés".