L’investissement local prend du plomb dans l’aile : l’Etat vient de communiquer le montant pour 2015 de la Dotation globale de fonctionnement, ou DGF, versée chaque année aux communes et intercommunalités et permettant notamment de financer les travaux publics. Cette année, l’effort demandé va être de 2 milliards d’euros.
Les doléances présentées par les élus locaux en novembre dernier lors du 97ème Congrès des Maires n’auront pas été entendues. En dépit des mises en garde de l’Association des Maires de France (AMF), l’Etat a décidé, après une longue réflexion, de fermer un peu plus le robinet de la DGF aux collectivités territoriales. Selon Les Echos, plus de 36 000 communes et plus de 2 100 intercommunalités vont devoir encaisser une baisse de 3,7 milliards d’euros en 2015, qui fait suite à une autre diminution de 1,5 milliard opérée en 2014. Pour le "bloc local", l’Etat va donc demander un effort de 2 milliards d’euros pour un montant total de DGF s’élevant à 21,1 milliards. Le ministère de l’Intérieur précise en outre qu’une cinquantaine de communes vont perdre la totalité de leurs DGF, tandis que les villes moyennes à la situation financière intermédiaire connaîtront certainement les situations les plus tendues.
Ainsi, l’Etat ne fait que plomber davantage l’investissement local, source des travaux publics, qui a déjà reculé de 4,8 milliards d’euros en 2014. Mais alors que le gouvernement table sur une baisse des dépenses de fonctionnement des communes, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) relève, lui, une hausse de 3,9% de la masse salariale des collectivités… Toujours est-il qu’avec cette décision, les communes et intercommunalités, premiers donneurs d’ordres du secteur des travaux publics, ne vont pas relever la tête dans l’immédiat. André Laignel, premier vice-président de l’AMF, président du Comité des finances locales et maire d’Issoudun (Indre), a déclaré sur Twitter : "Parier sur la chute de l’investissement local pour contenir d’un point de vue comptable les déficits est une ineptie". Une ineptie qui freine le retour de l’activité dans les territoires…