L’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, a dressé en décembre un premier bilan des comptes des sociétés concessionnaires d’autoroutes depuis le gel des péages décidé en 2015 par le gouvernement. Le retour de boomerang de cette immobilisation des tarifs est pour le moins douloureux : pas moins de 500 millions d’euros pour les automobilistes. Détails.
D’après une information de Challenges basée sur un rapport de l’Arafer, la décision gouvernementale de geler les péages autoroutiers en 2015 va coûter cher aux automobilistes : 500 millions d’euros sur 20 ans, soit la durée restante des concessions. Ce qui revient à dire que ce gel des péages, décrété par la ministre de l’Environnement Ségolène Royal suite à une polémique sur les bénéfices confortables des sociétés autoroutières, va finalement être compensée de la poche-même des usagers. Du côté des concessionnaires, on justifie cette facture par le manque à gagner d’un revenu immédiat en contrepartie d’un revenu futur, avec 9 à 10% d’intérêt selon l’Arafer. Problème : ce principe était absent de la renégociation des contrats de concessions réalisée en avril 2015 par Mme Royal. Le gouvernement avait pourtant parlé à l’époque de « bras de fer », d’accord « gagnant-gagnant »…
Cela étant à mettre en corrélation avec les profits enregistrés par les sociétés concessionnaires d’autoroutes en 2015 : 9,4 milliards d’euros, soit une hausse de 2,5%. Les bénéfices nets ont quant à eux bondi de 16,5%, atteignant les 2,2 milliards. Dernier chiffre : les dividendes versés par ASF, Cofiroute ou APRR, à leurs sociétés-mères (Vinci et Eiffage), se sont chiffrés à 3,3 milliards d’euros.