Présentée en avant-première le 13 octobre dernier, la nouvelle grue Sarens SGC-140 (pour 140 000 t.m) a exposé ses dimensions colossales sur la zone portuaire de Gand, en Belgique. Elle y restera moins d’un mois avant d’être démontée et convoyée jusqu’au Kazakhstan, sa terre d’accueil pour les 4 ans à venir.
« La grue a été développée pour pouvoir lever 2800 tonnes à 50 mètres de portée », explique Dirk Verwimp, directeur commercial France pour Sarens. « Pour ce faire, elle est pourvue d’un contrepoids de plus de 4000 tonnes, constitué de 42 conteneurs remplis de matière disponible sur le site – du sable par exemple – pour une moyenne de 100 tonnes par conteneurs. » La grue est alimentée par 6 power packs, composés de 2 moteurs Caterpillar de 260 kW chacun. Ils entrainent le système hydraulique qui fait tourner les 6 treuils nécessaires au mouvement de la flèche et au levage du moufle (100 tonnes à lui seul, pour 3200 tonnes de charge maximale). L’ensemble tient sur un anneau au sol de 44 mètres de diamètre, constitué de 64 plaques de métal, et répartissant la charge pour ne pas dépasser 25 tonnes de pression au mètre-carré.
En termes de dimensions, la SGC-140 est très proche de sa grande sœur, la SGC-120. Surnommée « Big Benny », cette dernière sillone le monde depuis 6 ans, et a été utilisée notamment pour installer le dôme du réacteur de l’EPR de Flamanville. La SGC-140 propose donc elle aussi 3 configurations de flèche : 89, 118 ou 130 mètres, à laquelle peut s’ajouter une des 4 extensions de flèche aujourd’hui disponibles : 41, 64, 88 ou 100 mètres. Une envergure titanesque qui en fait une des plus grandes grues du monde.
Au Kazakhstan, où elle sera opérationnelle dès 2018, la SGC-140 sera en charge de l’assemblage de modules de 1000 à 2000 tonnes sur le chantier d’une usine de GNL (gaz naturel liquéfié). Une mission pour laquelle elle a été spécifiquement fabriquée avec un palonnier sur-mesure, et qui va durer 4 ans. Après quoi, elle sera déployée là où le besoin l’appellera, dans le secteur de la pétrochimie comme dans celui du nucléaire, en passant par le génie civil ou le portuaire.