Pour mémoire, l’Etat a imposé à la SGP, alors passablement pointée du doigt par la Cour des Comptes, de redimensionner le budget prévisionnel du Grand Paris Express. L’objectif : économiser 3 milliards d’euros - soit 10% de la facture initiale qui s’est récemment envolée jusqu’à atteindre 35 milliards d’euros - sans faire de vagues. Une mission difficile, acceptée alors par Thierry Dallard en juin dernier, et qui marche aujourd’hui sur des oeufs.
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La déclaration n’est pas passée auprès des élus du 94 qui appellent à la mobilisation. Le syndicat des transports Ile-de-France Mobilités y est également allé de son courrier à la SGP. Contacté par le Monde, le nouveau président de la Société du Grand Paris a tenu à éclaircir son propos : "A ce stade, aucune décision n’est prise. L’arbitrage de 2013 sur l’interopérabilité est toujours d’actualité. Mais ma mission, c’est de réinterroger tout le dossier, d’apprécier les risques sur les délais et les coûts et de m’assurer qu’il n’y aura pas de problème d’exploitation et de fonctionnement. Or une ligne en fourche, c’est compliqué, ça a des conséquences en termes de coût et d’exploitation, dont je ne suis pas sûr que tout le monde mesure la complexité".
Si la décision, Thierry Dallard l’assure, sera prise en totale "transparence" et dans "un large consensus", il n’en reste pas moins que les conséquences d’une remise en cause du deuxième ouvrage seraient lourdes : reprise de la déclaration d’utilité publique de la ligne 15 est, retard de livraison etc... Pour autant, mieux vaut garder la tête froide. La SGP examine à ce jour 1 200 pistes pour créer des économies comme "remplacer les fils de cuivre par de l’aluminium" ou réexaminer la question de la valorisation des déblais, écrit le Monde. Rien n’est encore écrit.