Clément Fayat, fondateur du groupe éponyme, est décédé dimanche dans sa 90eannée. Corrézien de cœur, terrien dans l’âme, autodidacte assumé et inspiré, il fut toute sa vie durant un entrepreneur visionnaire. Il a construit l’empire que l’on connait aujourd’hui constitué de 21 666 collaborateurs et générant un chiffre d’affaires de 4,6 milliards d’euros en 2021, dans 170 pays de par le monde.
Clément Fayat, corrézien d’origine, né le 24 janvier 1932 dans une famille modeste. Il recevra de son père, Paul Fayat, maçon auprès duquel il acquiert ses premières compétences, une éducation rigoureuse mettant à l’honneur la valeur du travail et sa qualité d’exécution. Désireux de gagner au plus vite son autonomie, il quitte très tôt l’école, devenant dès l’âge de 15 ans apprenti sur le chantier du barrage hydroélectrique de Chastang (Corrèze) construit sur la Dordogne. Par la suite, c’est depuis Libourne qu’il va entreprendre de bâtir le groupe qui porte son nom, après un passage par l’entreprise locale de travaux publics Vincent.
Lacomplémentaritédelaconstructionetdel’industrie
C’est par l’activité de travaux publics que démarre l’aventure du groupe Fayat en 1957, lorsque Clément Fayat acquiert sa première tractopelle et crée, avec l’entreprise Vincent qui l’emploie alors, la Société Nouvelle de Terrassement (SNT). Il n’aura dès lors de cesse de renforcer et élargir le spectre de ses activités, dans un premier temps à échelle française, puis internationale. Fayat compte aujourd’hui sept grands métiers : travaux publics, fondations, bâtiment, métal, énergie services, chaudronnerie et matériel routier. Une double activité d’industrie et de construction sur la base de laquelle il a bâti l’équilibre et la pérennité de son empire.
Le premier rachat opéré par Clément Fayat sera celui de son employeur Vincent (travaux publics), premier jalon fondateur de l’activité de construction du Groupe. L’ouverture à l’industrie se fera par le biais de l’acquisition de la filiale Le Réservoir (chaudronnerie) en 1969. Une nouvelle étape de diversification est franchie en 1977, avec le rachat de Castel & Fromaget (métal), dont il fera dès 1985 le fabriquant de charpente métallique le plus modernede France. L’activité matériel routier, aujourd’hui principale source de réalisation du chiffre d’affaires de Fayat à l’export, apparait en 1987, avec le rachat de l’entreprise française Ermont, et 1988, avec celui de l’entreprise italienne Marini, toutes deux conceptrices et productrices d’usines d’enrobés.
Ladimensioninternationale
Avec les rachats de Bec Frères en 2002, Bomag en 2004 et Razel en 2008, il projette à nouveau le Groupe dans une dimension inédite : apport d’expertises en terrassement et génie civil ainsi qu’en bâtiment pour le premier, ajout de filiales sur les cinq continents pour la marque allemande leader mondial en conception et production de machines routières, et ouverture sur le continent africain grâce au troisième. Cari (bâtiment) en 2010, Terex (acquisition de lignes de production aux États-Unis et d’activités de matériel routier au Brésil) en 2013, Dynapac (renforcement de la position stratégique sur le marché mondial du matériel routier) en 2017, Fouchard (génie climatique) et Bardon (bâtiment) en 2019, et enfin Dulevo (solutions de balayage) et NXO (solutions d’intégration et gestion de flux digitaux d’entreprises) en 2021 sont les dernières opérations d’envergure nationale à internationale qui ont jalonné un processus continu de croissance externe, mené parallèlement à la croissance interne de Fayat. A l’entrée du 21ème siècle, le groupe Fayat devient le premier groupe indépendant français de la construction et leader mondial du matériel routier, présent dans 170 pays grâce aux 231 filiales qui le composent.
De nombreuses réalisations
Clément Fayat laisse en héritage à ses fils, Jean-Claude et Laurent, ses collaborateurs, et aux citoyens du monde entier, un impressionnant palmarès de réalisations prestigieuses. Actuellement acteur incontournable sur le gigantesque projet du Grand Paris, Fayat est également à l’origine de la réalisation de la Canopée des Halles et du musée du Quai Branly, ainsi que du Terminal 2E de l’aéroport international Charles de Gaulle. Dans son fief historique aquitain et plus encore à Bordeaux, de nombreux programmes immobiliers et projets d’aménagement portent sa signature, tout comme l’emblématique Stade Matmut Atlantique. Les réalisations en France, dans les secteurs publics et privé, ne se comptent plus : Manufacture de la Mode à Paris, Campus des Métiers à Nice, Centre Aquatique de Valenciennes, Arena de Narbonne, éclairage public du Boulevard Périphérique Nord de Lyon, gestion intelligente des carrefours à Biarritz, pilotage du Pôle d’Échange Multimodal de Rennes pour n’en citer que quelques-unes.
L’activité industrielle, fer de lance de l’internationalisation du Groupe, est particulièrement portée par l’expertise de ses marques en conception, production et commercialisation de matériels routiers : les usines d’enrobés, alimentateurs, finisseurs, rouleaux pour asphalte, équipements de maintenance routière, fraiseuses, recycleurs et stabilisateurs, compacteurs de sol, solutions de balayage signés Fayat évoluent sur nombre de chantiers de construction, maintenance et réhabilitation routière sur les cinq continents.
Le Groupe compte 24 sites de production de matériels routiers répartis à travers le monde, en Europe, Asie et Amériques – États-Unis, Brésil, Chine, Inde, Turquie, Allemagne, Suède, Royaume-Uni, Pays-Bas, Italie, France –, dotés de départements Recherche et Développement à la pointe des technologies et des enjeux digitaux et écoresponsables de demain.
« Unnouvelhorizons’ouvredevantnous,jelesens.Etj’aiconfiance,cardeuxhommesportentdansleursgènescesvaleursetcettevolontéderéussir.C’estl’heuredesgrandsprojets.Del’histoirequicontinue.Etdesdéveloppementsinnovants », déclarait Clément Fayat peu avant de se retirer des affaires.
La rédaction du groupe Cayola salue l’œuvre de Clément Fayat, d’associe à la peine de la famille et lui présente ses sincères condoléances.