Selon la Ficime (Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique) le ralentissement au second semestre 2023 fait craindre des perspectives moins bonnes pour l’ensemble de l’exercice 2024. En cause, les incertitudes liées aux évolutions évolution de la croissance, de l’emploi, de l’inflation, conjoncture nationale et internationale.
Dans une note de synthèse sur l’activité 2023, la FICIME estime que l’effet de rattrapage des commandes et des livraisons, sensible depuis la fin de la crise sanitaire, semble s’être tari. A l’inverse, un phénomène de déstockage est intervenu chez les distributeurs, principaux clients des entreprises adhérentes de la FICIME, retardant les nouvelles commandes. En outre, même si elle semble aujourd’hui ralentir, la hausse des prix des produits a pesé sur l’activité des derniers mois. Et la consommation en France connait une vraie morosité.
En partant certes de niveaux élevés, l’activité a d’ailleurs chuté de 6,1% au second semestre dans les secteurs liés au consommateur final (grossistes informatiques, matériels d’impression et de copie, outillages et bricolages) contre une attente de + 2%. L’ensemble de l’année est en recul de 3,8%.
Dans les secteurs B to B liés à l’investissement, les ventes ont baissé au deuxième semestre de 2% alors que les entreprises espéraient une poursuite de la croissance des ventes de près de 4%. Le recul concerne surtout les matériels et équipements de construction (-4%), les matériels professionnels de bricolage et jardinage (-1,5%), l’électronique professionnelle (-0,3%), l’impression (-1,7%) et même, dans l’informatique, le reconditionnement (-1,7%) et les grossistes (-1,5%)., confrontés à la forte concurrence des « market place ». Le bilan 2023 dans l’investissement reste toutefois positif grâce au bon début d’année : +2,2%.
Pour le premier semestre 2024, dans la foulée de la déception de ces derniers mois, les dirigeants estiment faire face à une grande incertitude : évolution de la croissance, de l’emploi, de l’inflation, conjoncture nationale et internationale, ils sont dans le flou. Ceux des secteurs liés à la consommation espèrent un léger rebond de 2% - les ventes d’électronique devrait être portées par les prochains grands événements sportifs comme les JO bien sûr et l’euro de football en Allemagne - , ceux liés à l’investissement ne croient qu’en une stabilisation (-0,3%), tirés à la baisse par une crainte de chute de 5% des ventes dans les matériels et équipements de construction, alors que tous les autres segments, y compris les moteurs industriels, anticipent des hausses de 1% à 4%.
« Nous partions certes de niveaux d’activité satisfaisants liés au rebond de la période d’après-Covid. Mais il faut être lucide, les derniers mois de 2023 ont été nettement moins bons qu’espérés, et ce début d’année 2024 se présente avec un fort sentiment d’absence de visibilité chez les dirigeants de nos entreprises adhérentes. La prudence s’impose. Les mesures de soutien à l’activité comme le retour du dispositif de suramortissement pour l’acqusition d’engins mobiles non routiers sont les bienvenues. Tout comme les efforts de simplification annoncés par le Président de la République et le ministre de l’Economie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique. A l’inverse, ce n’est pas le moment d’étouffer les entreprises par de nouvelles régulations», conclut Alain Rosaz, le Président de la FICIME.