Un peu de technique tout d’abord. La caténaire est le fil de contact permettant l’alimentation électrique des trains via le pantographe. Celle-ci est fixée au poteau par l’armement, une sorte de bras métallique qui s’étend au-dessus de la voie ferrée et qui, en raison de l’usure occasionnée par le passage des trains, doit être remplacé en moyenne tous les 60 ans. Dans ce contexte, et afin de maintenir le niveau de performance et de service de son infrastructure, SNCF Réseau dote la ligne Creil – Jeumont de 700 nouveaux armements caténaires entre Noyon et Saint-Quentin. Et c’est ici qu’entre en jeu la nouvelle suite rapide 25 kV estampillée Geismar du groupement Colas Rail (mandataire) / TSO. « Pour mener à bien une telle opération en un aussi court délai, et après la région Grand Est où le train-usine a effectué son premier chantier, c’est aujourd’hui en Hauts-de-France qu’intervient ce nouveau train-usine dédié à la régénération des caténaires 25 kV » se félicite la direction territoriale SNCF Réseau Hauts-de-France. A l’image des suites rapides utilisées dans le domaine du renouvellement de voie et de ballast, cet « atelier » sur rail assure en effet un taux de rendement bien plus élevé qu’un dispositif classique. « Grâce à cet équipement de pointe, le remplacement de l’intégralité des armements, y compris les pièces d’attaches d’hauban et pendules, s’effectue selon sa complexité en 10 ou 20 min au lieu d’une ou 2 heures » indique de son côté Alexandra Curiel, directrice générale du groupe Geismar.
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Pour réussir ce tour de force, les ingénieurs des bureaux d’études du groupement ont décomposé et transformé les actions effectuées jusqu’alors armement par armement a en la somme de trois actions différentes. Le premier poste est dédié au démontage des pièces d’attaches des haubans de console, au remplacement de ceux-ci ainsi que d’une partie des pendules. Le poste suivant est affecté au remplacement de la console et de l’antibalançant tandis que le troisième poste parachève le pendulage et effectue le réglage de l’encombrement ainsi que la mise en tension à 1 000 DaN du porteur et du fil de contact. Quant au train proprement dit, il s’articule autour d’un module constitué d’un wagon central supportant deux nacelles pouvant accueillir chacune deux caténairistes, un pantographe et des mâts de préhension et de deux wagons situés de part et d’autre du wagon central et équipés d’une grue porte-outil pour déposer et poser les différents éléments d’armement. En complément et de chaque côté de ce module sont disposés des wagons de roulement sur lesquels circulent également des nacelles qui permettent de se replacer au droit de l’axe du support à traiter.