L’Alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur), qui rassemble les acteurs de la filière du fret ferroviaire et du transport combiné rail-route en France, s’inquiète des conséquences de la crise énergétique sur son activité.
Si le transport routier de marchandises a reçu un soutien massif de la part du gouvernement à hauteur de 400 M€, le secteur du fret ferroviaire se voit opposer une fin de non-recevoir pour faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie renforcée par le contexte de la guerre en Ukraine.
Une filière du fret ferroviaire sacrifiée ? Si le gouvernement a mis en place un plan de résilience pour les particuliers et les professionnels, pour l’heure, les entreprises ferroviaires restent oubliées par ces mesures, alors que le secteur du fret ferroviaire pâtit de cette hausse généralisée des prix de l’énergie. Avec une augmentation moyenne pondérée du prix du Kwh de 70 %, la filière estime que la crise énergétique va lui coûter 55 millions d’euros cette année. Cela représente quasiment un tiers du montant annuel des aides aux opérateurs pour la relance du fret ferroviaire. C’est pourquoi la filière a demandé une aide conjoncturelle de 55 millions d’euros pour ne pas réduire à néant ce plan de relance. Malheureusement, lors de la réunion interministérielle du 7 avril dernier, cette demande a été refusée.
Un pilier de la transformation énergétique En septembre 2021, le gouvernement a annoncé un investissement de 170 M€ par an pour renforcer le fret ferroviaire dans le cadre du plan de relance. Un effort financier historique, après des années de sous-investissements, que la crise énergétique menace de réduire à néant alors même que le transport ferroviaire est un atout pour la transition écologique : un transport de marchandises par rail émet 9 fois moins de CO2 que le même trajet par la route et 50 fois moins que l’avion, et consomme 6 fois moins d’énergie.
« Le gouvernement accompagne massivement le transport routier : il est inconcevable que le fret ferroviaire ne bénéficie pas de mesures comparables », souligne Franck Tuffereau, coordinateur de l’Alliance 4F. « Le transport ferroviaire a montré à quel point il était utile à tous et à tous les territoires : il ne faudrait pas que la crise énergétique vienne effacer tous les récents efforts. Le gouvernement remet en cause les chances de parvenir à l’objectif de doublement de la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030. Nous le déplorons et restons mobilisés. »