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RAIL

[MàJ] Le ferroviaire face aux défis de la formation et des compétences

PUBLIÉ LE 10 JUILLET 2024
FRÉDÉRIC BURGUIERE
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[MàJ] Le ferroviaire face aux défis de la formation et des compétences
Le 5e et dernière conférence du cycle 2023-2024 a réunie (de g. à d.) Misoo Yoon, Directrice générale adjointe chargée des Ressources Humaines, Anne Boucher, DRH des Directions Techniques - SNCF Réseau, Jean-Jacques Mogoro, Directeur du Pôle Industrie - Fédération des Industries Ferroviaires (FIF) et Barbara Grau, Responsable des Affaires Européennes et Internationales de la DRH - SNCF Groupe. © Frédéric Burguière
En écho au dossier « formation » du numéro 54 de BTP Rail, la dernière conférence du cycle 2024 organisé par l’Université de l’ingénierie a abordé le défi de la formation et des compétences.
 
Débuté en novembre 2023, le cycle des conférences organisé par l’Université de l’Ingénierie (UdI), en association avec le réseau Synapse, s’est achevé en répondant à une double thématique à laquelle SNCF Réseau (et plus largement la filière) doit faire face : la formation et les compétences.
 
Le recrutement, un premier défi
Pour traiter cette thématique majeur, Misoo Yoon, Directrice générale adjointe ressources humaines (RH) de SNCF Réseau, a rappelé qu’en termes de compétences une entreprise avait trois défis à relever. Le premier porte sur le recrutement des compétences dont le gestionnaire du réseau a besoin (2 900 salariés en 2023). « Si certains métiers ne nécessitent pas de prérequis technique, d’autres imposent d’avoir un « bagage » comme les métiers de la signalisation pour lesquels nous cherchons des titulaires d’un Bac Pro, d’un Bac +2... ». Toutefois, au vu des besoins des industriels de tous horizons, et des prévisions fournies par l’éducation nationale, il apparaît que le nombre de diplômés est inférieur aux besoins. « Il va falloir que l’on se batte sur le marché du travail, que l’on noue des partenariats avec les lycées, les IUT les grandes écoles afin de développer notre notoriété ». Une diminution qui pourrait être stabilisée en cherchant des profils dont le bagage technique est légèrement inférieur à celui demandé initialement. « Nous allons chercher de façon proactive des candidats qui ne pensent pas à nous spontanément. Le cas échéant, nous les remettrons à niveau ».
 
Misoo Yoon, Directrice générale adjointe chargée des Ressources Humaines, a mis en avant les Campus de SNCF Réseau "Ces établissements incarnent vraiment ce que représente la formation pour nous".

Former en regard des besoins
Le second défi est de former les nouveaux collaborateurs « Nos métiers ne s’apprennent pas dans les formations initiales. Le défi consiste à apporter la juste formation pour le juste besoin » Un concept qui permet d’apporter le bagage technique nécessaire en sortie de formation qui aujourd’hui sont diplômantes « Nous avons mis en place une stratégie de titrisation de nos formations qui offre un équivalent Bac ou Bac +2 reconnu sur le marché du travail. Ce qui est gratifiant ». En apportant les justes compétences, le troisième défi à relever consiste à former les collaborateurs tout au long de leur carrière. « 50 % de nos cadres ont été recrutés en tant qu’exécution ou maîtrise, c’est notre promesse. Cela implique de donner des possibilités de développement de compétences tout au long d’un parcours professionnel ». Une approche qui permet aux salariés de monter en compétences et de les fidéliser, limitant de fait les départs motivés par un parcours professionnel qui ne répond pas ou plus aux attentes. « Avec plus de 9 % de la masse salariale de SNCF Réseau dédiée à la formation, nous investissons massivement afin que tous nos salariés aient accès à la formation ».
 
Féminiser le secteur
Si de nombreuses femmes œuvrent au sein de SNCF Réseau, elles sont encore trop peu nombreuses. « Les écoles d’ingénieurs dans lesquels nous recrutons comptent entre 18 et 20 % de femmes. Toutefois, depuis 3 ou 4 ans nous recrutons entre 30 et 35 % de femmes » indique Anne Degroote Boucher. Une politique volontariste qui passe par l’incitation des managers à recruter, à compétences égales, plutôt une femme qu’un homme. A noter que leur évolution est suivie de très près par les services RH.
 
Favoriser les évolutions de carrière
S’il est de notoriété publique que la principale concurrence sur les métiers du génie électrique émane de l’industrie nucléaire, la formation est un levier indispensable aussi bien pour les nouvelles recrues que les anciens collaborateurs afin que le niveau de compétences suive les évolutions technologiques. « Nous avons besoin de salariés qui se spécialisent dans un domaine pointu, dans de différentes technologies, sur différentes spécialités métiers et qui possèdent une bonne vision du système ferroviaire » indique Anne Degroote Boucher, DRH des Directions Techniques - SNCF Réseau. Pour y parvenir, SNCF Réseau fait appel massivement à l’alternance et aux stages (2 900 alternants et stagiaires sur l’ensemble de SNCF Réseau). Deux voies qui permettent aux jeunes de découvrir l’entreprise et de participer à des projets d’ampleur à l’image des nouvelles gares d’Eole, et de participer activement à la décarbonation des transports. « Nous faisons tout pour proposer des carrières qui offrent des perspectives d’évolutions au sein du groupe SNCF. En tant que RH, nous mettons de l’huile dans les rouages afin de faciliter la mobilité au sein de l’entreprise ».
 
Attirer les jeunes
Ancien de SNCF Réseau, Jean-Jacques Mogoro, Directeur du Pôle Industrie de la FIF, a fait part de son expérience, et est revenu sur le travail effectué par la filière ferroviaire. « Dans une dynamique de transformation de la filière, nous essayons de faire le plus grand dénominateur commun avec l’ensemble des entreprises. Au-delà de ça, de travailler main dans la main avec SNCF Réseau en vue de bâtir des projets communs pour développer le juste besoin de formation et pourquoi pas construire des parcours transverses ». Ce dernier est revenu sur la trajectoire d’investissement, qui annonce un « grand boom » des compétences, des formations et sur l’étude Syndex : « Nous avons besoin de 900 ingénieurs par an, mais seulement 230 sont formés pour le ferroviaire... Le compte n’y est pas ! ». Il a également pointé du doigt le manque d’attractivité du secteur, des technologies pas assez connues (IA, télécom) source de déficits et les actions menées par la filière qui œuvre pour attirer les jeunes de seconde et de troisième afin de leur apporter une première expérience professionnelle :« Avec tout ce que l’on porte en termes d’innovations, ne serait-ce sur le développement durable, nous espérons qu’ils restent dans la filière ».
 
Une concurrence européenne
Trouver les compétences n’est hélas pas un problème franco-français, mais européen. À ce sujet, la FIF a engagé des discussions avec des fédérations espagnole, italienne, allemande. « Des discussions ont lieu et des projets sortent de terre. À l’heure actuelle, les standards qui sont développés permettent de parler d’une seule voix. L’avenir est donc de faire monter en résonnance toute une génération qui va pouvoir travailler ensemble quels que soient les pays et les structures ». Toutefois, est-ce que l’Union européenne (UE) peut agir en faveur de la formation et des compétences ? « L’UE n’a pas compétence pour légiférer dans ce domaine. En revanche, l’UE peut appuyer, coordonner et compléter les actions des états membres » indique Barbara Grau, Responsable des Affaires Européennes et Internationales de la DRH - SNCF Groupe.
 
 
L’UE en soutient
L’UE est également à la base de programmes qui répondent aux besoins du marché de l’emploi et qui promeuvent l’apprentissage tout au long des carrières. Le plus connu et reconnu d’entre eux. Le plus connu et reconnu d’entre eux : Erasmus. « Erasmus bénéficie d’un budget de 26.6 Md€ pour la période 2021-2027 ». Autre action de la commission européenne, « l’European year of skills », « la commission choisie pour l’année des compétences. En 2021a été l’année du rail ». Ce programme permet de promouvoir le sujet des compétences tous secteurs confondus au sein des Etats membres. « Un pacte de compétence a été créé. La commission sollicite différentes parties prenantes à travailler en ensemble (autorité, partenaires sociaux, entreprises, Universités...) » Un pacte qui comprend des plans sectoriels des compétences. « Depuis 2016, la commission sélectionne une fois par an des secteurs qui ont besoin de compétences. En 2020 est ainsi apparue l’alliance sectorielle Staffer ». Ce projet (voir encadré) a pour objectif d’identifier les compétences, de préparer au travers de l’alliance des programmes de formation. Il agit également sur le sujet de la mobilité des apprentis, des salariés... et a pour mission d’améliorer l’attractivité du secteur ferroviaire. Enfin, les parties prenantes travaillent sur une stratégie qui va au-delà de la fin de ce projet prévue le 31 octobre prochain.
 
Le projet Staffer
Acronyme de « Skill Training Alliance For the Future European Rail system » ce projet regroupe 16 Universités et instituts de formations (Estaca, Cnam, Cesi...), 16 entreprises, dont 8 représentent les gestionnaires d’infrastructures et 8 autres qui représentent l’industrie ferroviaire (FIF, Alstom...). Ce projet dispose d’un budget de 4 M€ pour une durée de 4 ans afin que les partenaires travaillent ensemble. Si ce projet se conclu cette année sur des recommandations, la stratégie mise en œuvre lui permettra de vivre au-delà de son échéance. « Les recommandations prévoient que les acteurs institutionnels soient responsabilisés et qu’il est de la responsabilité de chaque partenaire de faire vivre le sujet avec des projets spécifiques et des activités focus. Par exemple, des universités peuvent se réunir (aussi avec des entreprises) dans des projets Erasmus, des entreprises vont continuer ou commencer des échanges d’apprentis, des travaux communs sur le vocabulaire spécifique ferroviaire peuvent être poursuivis, etc.… Le projet Staffer a permis de créer un réseau, a montré la voie et a donné les clés pour poursuivre » conclut Barbara Grau.

Pour en savoir plus : www.railstaffer.eu
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