Réduire les coûts du fret de 10 %, les émissions « stagnantes » du transport et investir dans des programmes clés tels que le système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) et le couplage automatique numérique (DAC), sont au cœur de la vision de l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi. Celle-ci vise à renforcer le modèle européen de croissance et de prospérité. A cette occasion, l’UNIFE salue les recommandations du rapport sur l’avenir de la compétitivité européenne qui a été publié le 9 septembre 2024, et préparé pour le compte de la Commission européenne. Dans les grandes lignes, il ressort de ce rapport, plusieurs bouleversements clés tels que l’investissement dans des programmes ferroviaires clés, de nouveaux progrès dans le transfert d’activités supplémentaires vers des modes de transport plus durables et la lutte contre la concurrence déloyale.
Une gestion ferroviaire efficace
A travers ce rapport, Mario Draghi rappelle aux décideurs politiques que les transports représentent 25 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre et que, contrairement à d’autres secteurs, les émissions de CO2 des transports sont toujours plus élevées qu’en 1990. Il souligne également que le rail ne produit que 0,4 % du total des émissions de gaz à effet de serre du transport européen. Le rapport souligne qu’une gestion ferroviaire plus efficace pourrait contribuer à réduire la congestion du transport de marchandises sur les routes. On estime que la congestion routière coûterait à l’UE 230 Md€/an, avec un transfert de transport intermodal plus important réduisant les coûts du transport de marchandises de porte à porte de 10 % et entraînant des économies de coûts externes de près de 20 Md€ au cours des 25 prochaines années.
Des investissements nécessaires
Le rapport « Draghi » soutient les appels de l’industrie européenne des équipements ferroviaires et fait écho au rapport « Letta » publié en avril dernier, critiquant la persistance d’un réseau de signalisation ferroviaire non harmonisé, qui diffère dans le système ferroviaire de chaque État membre. Le rapport indique que « l’UE manque toujours de systèmes de commande, de contrôle et de signalisation ferroviaires interopérables, malgré les efforts de plusieurs organismes de l’UE pour atteindre cet objectif ». À cet égard, l’UNIFE salue la proposition visant à supprimer les obstacles à l’interopérabilité. Faisant écho aux messages de l’UNIFE, Mario Draghi appelle également à des investissements clés pour déployer des solutions numériques qui devraient accroître la capacité ferroviaire et offrir davantage de services, tels que le système de communication mobile ferroviaire du futur (FRMCS) dans le cadre de l’ERTMS, la gestion numérique de la capacité (DCM) et le couplage automatique numérique (DAC).
« Les décideurs politiques et l’industrie européens réexaminent ce qu’il faudra pour maintenir la compétitivité de notre continent dans un monde globalisé. Il est clair que le rail - et ses différents systèmes de nouvelle génération - ont le potentiel de générer des gains de productivité grâce au fret ferroviaire et aux améliorations des infrastructures de transport de passagers. Nous soutenons les mesures et les outils commerciaux actuels de l’UE pour garantir des conditions de concurrence équitables pour l’industrie européenne de l’équipement ferroviaire. La concurrence internationale est une chose positive, mais elle doit aussi être équitable. […] L’amélioration de la compétitivité ne se mesure pas uniquement par l’investissement et les transferts modaux. Nous savons que le commerce, une meilleure réglementation, les compétences et la technologie sont tous des éléments essentiels à cet égard, c’est pourquoi nous voulons continuer à travailler avec les décideurs politiques pour réussir cette adaptation » Enno Wiebe - Directeur général de l’UNIFE.
Un rapport salué et soutenu
L’UNIFE soutient donc pleinement la proposition de mobiliser des financements publics et privés, notamment en augmentant les ressources de l’UE et des États membres pour la connectivité transfrontalière, la mobilité militaire ou la résilience climatique. Enfin, le rapport aborde les principales préoccupations soulevées à plusieurs reprises par l’UNIFE, telles que l’absence de conditions de concurrence équitables avec certains acteurs non européens, soulignant que « dans le secteur des équipements et des fournitures ferroviaires, les entreprises proposent des prix considérablement inférieurs à ceux de leurs concurrents européens dans les procédures de marchés publics des États membres de l’UE ». L’UNIFE salue vivement les propositions visant à uniformiser les conditions de concurrence pour les industries de l’UE grâce aux marchés publics et à une facilité de crédit à l’exportation de l’UE, tout en tirant parti de l’initiative Global Gateway pour promouvoir les normes européennes pour le rail dans le monde entier. Le rapport est publié alors que l’industrie européenne de l’équipement ferroviaire a présenté ses priorités pour le cycle législatif de l’UE 2024-2029, qui proposent des améliorations pour stimuler la compétitivité en réduisant les exigences de déclaration de l’UE pour les entreprises, en appliquant des conditions de concurrence équitables pour les échanges avec les acteurs non européens et en facilitant le développement d’avancées technologiques telles que l’IA. Déjà établi en tant que représentant des principaux fournisseurs de solutions de mobilité à zéro émission nette, l’UNIFE est prêt à contribuer aux détails plus précis du « Clean Industrial Deal », qui a le potentiel de favoriser des industries fortes, de pointe et à faibles émissions développées en Europe.