L’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement (Onema) vient de publier un rapport pointant du doigt le gaspillage conséquent du réseau d’eau français qui, faute de maintenance et de renouvellement, enregistre environ 20% de fuites, soit un milliard de mètres cubes.
C’est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase : dans son rapport 2014, l’Onema comptabilise "un milliard de mètres cubes de fuites d’eau par an dans les réseaux d’eau potable, soit 20% de l’eau traitée et mise en distribution [qui] est perdue". D’après Les Echos, le dossier des fuites d’eau est en réalité un serpent de mer puisque les causes sont connues depuis longtemps : les collectivités territoriales sont accusées de ne pas réaliser suffisamment d’investissements dans l’entretien et la modernisation des canalisations. Toujours selon le rapport de l’Onema, la période 2009-2011 a enregistré "une baisse des taux de renouvellement des réseaux d’eau et d’assainissement [respectivement de] 2% et 7%".
Un constat accablé par le chiffre d’affaires des entreprises spécialisées dans les réseaux, qui a chuté "de 9 à 10% cette année, après un recul de 4% l’an dernier", confie Alain Grizaud, représentant de cette filière, au quotidien économique Les Echos. Le taux de fuites, estimé à 20% par l’Onema, serait même sous-estimé par les collectivités territoriales et atteindrait en réalité les 40%...pour pallier à cette situation, l’Observatoire recommande d’augmenter les investissements dans les réseaux, ce qui risquerait certes d’impacter très légèrement les factures des consommateurs mais permettrait en revanche de sauvegarder les canalisations d’eau à l’échelle nationale. D’autant qu’une telle réaction serait profitable à l’emploi : pour Alain Grizaud, "porter le taux de renouvellement du réseau de 0,6 à 1,5% générerait de l’ordre de 10 000 emplois directs et indirects", a-t-il indiqué lors d’une interview aux Echos.