Les intervenant des deux tables-rondes lors de la journée de lancement d’infra2050, le 8 février 2024 à Lyon. Crédit : Infra2050
ValoSed est l’un des 4 projets parrainés par le pôle de compétitivité Infra2050 dont l’inauguration a eu lieu le 8 février dernier. Il consiste à valoriser les sédiments marins en béton écologique.
Chaque année, 9 millions de m3 de sédiments sont dragués dans la Gironde, dans le Bassin d’Arcachon (33), à Bayonne (64) et à La Rochelle (17). A ce jour, ces matériaux sont soit rejetés en mer, soit stockés sur le sol à Arcachon. En parallèle, la demande croissante en matériaux de construction risque de conduire à l’épuisement des ressources naturelles. « Initié en 2019 par l’Université de Bordeaux, le Grand Port Maritime de Bordeaux et la FNTP, le projet ValoSed labellisé en 2021 par le cluster Odéys de Nouvelle-Aquitaine, permet de créer des formulations bétons écologiques », précise Aurélie Lecanu, directrice du pôle maritime et cours d’eau au Syndicat Intercommunal du bassin d’Arcachon – SIBA à Arcachon (33).
Un gain d’émission de CO2 de 20 %
Les sédiments sont constitués en moyenne à 80% de vase et à 20% de sables. Pour produire un béton écologique et substituer le ciment, ValoSed réussi - à partir de cette vase - à produire un liant par géopolymérisation, en rajoutant du sable, selon des pourcentages variables pour représenter les fractions granulométriques présentes dans l’estuaire. « Récompensé lors du Forum TP 2022, ce nouveau liant offre une résistance mécanique similaire voire supérieure aux liants traditionnels ! Et le bilan carbone prévisionnel de ces formulations béton sans ciment a permis de calculer un gain d’émission de CO2 de 20 % » » ajoute Aurélie Lecanu.
Deux applications sont d’ores et déjà planifiées à horizon 2023 pour des coulis de comblement ainsi qu’un béton compacté routier (BCR) pour des voies de vélos et, à terme, des voies poids lourds.